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MARE - NOSTRUM • Consulter le sujet - L'été Vénitien de Pesaro...

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Forum du jeu de rôle en php "Guerres de Course"
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 Sujet du message: L'été Vénitien de Pesaro...
MessagePublié: Septembre 19th, 2013, 10:29 pm 
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Inscrit le: Juin 19th, 2011, 12:21 am
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Le sénateur Arimondo accueillit, tout sourire, l'employé qui venait d'entrer dans son bureau... L'homme, petit et courbé, avança vers son Maître en exécutant une sorte de danse de courbettes...

- Avancez-donc sans crainte, mon brave ! Vous avez le document que je vous ai commandé ?

- Oui, Mon Seigneur, le voici, fit l'homme, posant un registre d'actes manuscrits sur le bureau.

Le Vénitien le saisit, trahissant une grande impatience.

- Le Palazzo Stornaldi... Lança fièrement le petit homme. Construit au XIV ième siècle, en 1381, précisément, près du Campo San Polo, par le Signore Stornaldi, citoyen électeur de notre Sérénissime, et riche marchand. Il devint propriété de nostre république, en 1416, quand le signore Stornaldi décéda, ne laissant nulle descendance dans son sillage... Comme l'atteste ce document, ce palais fit un temps parti des attributions de la famille Della Rovere, pour son confort et son travail en nostre République. C'était dans la première moitié de notre siècle, dans les années 1530, quand Guidobaldo Ier Della Rovere était chef de nos armées. Plus tard, dans les années 1540 - 1550, son fils, l'actuel Duc D'Urbino, alors nommé gouverneur de nostre ville, put également, à loisir, jouir de ce Palazzo... Et de quelques autres, également... Puis la famille Della Rovere ayant quitté Venise pour se placer au service d'autres Etats, ce palais et les autres, restés inoccupés, sont redevenus propriété de nostre République... Actuellement, ce palais sert à entreposer des oeuvres d'arts dont nous agrémentons occasionnellement les fêtes organisées par le Doge...

- Fort bien ! Excellent !

- A votre service, Monsieur, fit le petit homme tout en exécutant une révérence appliquée...

- Voilà, fit Venanzio, satisfait, alors qu'il complétait la liste des actes, au bas du document, engageant ainsi sa responsabilité de sénateur et avec elle, la responsabilité de sa république toute entière...

- Mais... Monsieur... Si je puis me permettre... Croyez-vous que...

- Auriez-vous, mon brave, quelque chose à redire à un sénateur oeuvrant pour le bien diplomatique de sa République ?

- Non... Non... Mais vous êtes en train de céder ce bien à une princesse de... Gênes...

- Oh et bien... je vois... Vous, Monsieur, éminent petit employé des administrations dogales, vous êtes en effet tout fondé à contester la décision diplomatique d'un sénateur de la République, n'est-ce pas ? A ce propos... Pouvez-vous, mon brave, m'expliquer les tenants et aboutissants de notre actuelle politique diplomatique et ce faisant, aller, comme je le fais, mais en vostre qualité, devant le Sénat, puis recevoir son approbation, afin de mener à bien une haute mission politique à l'attention de nos voisins Gênois ?

- Oh non Monsieur, telle n'est pas ma compétence et je me garderai bien de vous donner conseil. Je vous demande instamment pardon pour ma grande et stupide maladresse...

- N'ayez crainte, mon brave, vous êtes tout pardonné. Je mettrai ceci sous le couvert louable de vostre zêle à défendre les intérêts de nostre république... Mais cependant, j'aimerais à l'avenir que vous ne vous mêliez plus de diplomatie car cela est de la seule responsabilité des Sénateurs. Et puis, croyez-moi, il vaut mieux, pour votre bonne santé, que vous restiez le plus longtemps possible éloigné de ces intrigues politiques…

- Bien Monsieur...

L’homme se retira, tête baissé.

- Et bien voilà, lança le Vénitien, en regardant le document… Maintenant, il est grand temps pour moi de retrouver ma princesse Gênoise.

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Dernière édition par Venanzio Arimondo le Septembre 20th, 2013, 12:28 am, édité 5 fois au total.

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 Sujet du message: Re: L'été Vénitien de Pessaro...
MessagePublié: Septembre 19th, 2013, 11:36 pm 
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En ce matin du 21 juillet 1573, Venanzio se sentait aussi excité qu'un enfant à qui l'on avait promis un cadeau. Il s'agitait et finissait de préparer les malles du voyage qu'il allait entreprendre.

- Votre attelage est avancé Signore Arimondo, lança Giorgio Abarthi, son Maître cocher.

- Parfait, Merci, mon ami ! Faites installer mes bagages et ne tardons pas...

Le Coche du Vénitien avait été préparé avec soin et sa cabine fermée, agrémentée de sièges confortables et d'une tablette en bois précieux, lui permettait de continuer à travailler sereinement durant ses voyages sur terre... Sereinement était cependant un bien grand mot quand on le confrontait aux routes chaotiques et aux suspensions spartiates du carrosse.

Les bagages furent installés, Giorgio prit position et quatre cavalier en armes escortèrent le convoie. Venanzio donna ordre d'appareiller et l’attelage s'ébroua.

Ne parvenant pas à se concentrer sur ses notes de travail, le Vénitien s'accouda à la fenêtre pour admirer le paysage. En été, tout semblait facile, en Italie. Tout le monde semblait beau. Bercé par le balancement perpétuel du véhicule, Venanzio se mit à songer à Fiorenza. Leurs nuits d'amour lui revint en mémoire et il ferma les yeux pour mieux les revivre. Il se remémora son odeur, caressa, par ses pensées, ses cheveux ondulés, se perdit une nouvelle fois au fond de son regard, excitant ses sens en songeant à sa peau, à ses seins doux et ronds, comme il l'avait fait si souvent, depuis qu'il l'avait laissée, au milieu du précédent hiver. Six mois. Six mois qu'il ne l'avait pas revue. Il sourit en songeant que les retrouvailles allaient être pour le moins, explosives...

Quelques 300 kilomètres séparaient le domaine Arimondo, près de Venise, du domaine de Fiorenza Della Rovere, près de Pesaro. A bon rythme, en ménageant les montures et en s'arrêtant en auberges, chaque soir, ils parcoureraient cette distance en deux jours et demi. Venanzio avait bon espoir d'y parvenir pour le 23 juillet, à midi. Il sourit en songeant que Fiorenza n'était pas prévenue de son arrivée. Il avait tenu à lui faire la surprise... Il ne put s'empêcher d'éclater de rire, tout seul, à la fenètre de son Coche, en imaginant sa tête lorsqu'elle le verrait aux portes de son domaine.

Il ouvrit au hasard un ouvrage de poésie que l'on attribuait à un français nommé François Villon et se réjouit de ce qu'il y lut.

François Villon a écrit:
« Deux étions et n'avions qu'un coeur. »

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Dernière édition par Venanzio Arimondo le Septembre 20th, 2013, 12:32 am, édité 2 fois au total.

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 Sujet du message: Re: L'été Vénitien de Pesaro...
MessagePublié: Septembre 19th, 2013, 11:58 pm 
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Ils venaient de passer deux jours et demis sur les routes du nord-est de l'Italie, longeant tantôt l'adriatique, traversant tantôt d'odorantes forêts, s'arrêtant dans d'agréables petites auberges, le soir venu.

Venanzio était fatigué mais heureux parce qu'en ce vingt-trois juillet de l'an de grâce quinze-cent-soixante-treize, leur voyage touchait à sa fin. Enfin, il allait retrouver sa bien aimée ! Au fur et à mesure que, dans leur champ de vision, grandissaient les portes du domaine de Fiorenza, son coeur s'emballait. Il ne pouvait empêcher ses joues de flamber, son coeur de battre la chamade.

- Je suis comme un jeune puceau la veille de son dépucelage, lança-t-il, dans un éclat de rire.

Puis le coche stoppa sa marche. Alors il en descendit et se présenta devant cette grande porte. Deux gardes, de ses anciens hommes, le reconnurent et s'empressèrent d'aller prévenir le secrétaire de Dame Fiorenza.

- Signore Arimondo ! Signore Arimondo ! hurlait dans son dos, une voix qu'il devinait être celle d'un enfant.

Se retournant, il reconnut le jeune Valerio qui revenait d'une balade à cheval. Le garçon sauta de l'animal et se jeta sur le Vénitien, pour l'embrasser.

- Valerio ! Et bien ! Te voilà devenu un solide et joyeux gaillard ! Cela m'enchante ! Oh oui, vraiment, cela m'enchante !

- J'ai pris grand soin de votre cheval, Monsieur... Fit le garçon, lançant son regard vers le Napolitano qui le suivait...

- Ton cheval, mon garçon, ton cheval... reprit le Vénitien.

- Je suis heureux de vous revoir, Monsieur ! Et Dame Fiorenza va être folle de joie, également ! Lança l'enfant, pendant que, derrière eux, on avait donné ordre d'ouvrir la porte.

Il avait laissé ce pays, en hiver, en proie à de terribles événements et le retrouvait, à l'été, comme pacifié et joyeux. Son coeur battait de plus en plus fort. Le Vénitien songea, émerveillé, que la simple et implacable loi du bonheur s'était enfin placée de son côté.

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 Sujet du message: Re: L'été Vénitien de Pesaro...
MessagePublié: Septembre 27th, 2013, 1:21 pm 
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Giuliano Arbini était nerveux depuis près d'une semaine. Ce n'était pas tous les jours que l'on recevait un légat du Pape au sein d'un modeste, quoique économiquement florissant, domaine de campagne.
Ce n'était pas qu'une telle visite le dérangeait, mais il tenait à ce que tout fut irréprochable, de la réception au moindre détail de souillure sur les bottes des soldats. En homme pieux, il ne parvenait cependant plus à savoir s'il devait prier pour le salut de l'âme de sa jeune maîtresse, des habitants, ou de son ulcère.

Aussi, en ce en ce vingt-trois juillet de l'an de grâce quinze-cent-soixante-treize, quand l'arrivée au domaine d'un attelage fut annoncée, Giuliano entra dans une effervescence telle que chaque serviteur se demanda si sa fin n'était pas proche.
En plus, il faisait déjà chaud ce matin-là. Maledetta !


- Que se passe-t-il? s'écria-t-il à un garde qui revenait de la porte. Pourquoi vous n'êtes pas en train d'escorter la voiture? Mais que font ces satanés tire-au-flancs de serviteurs ! Les étoffes, les tapis de descente devraient être déjà apprêtés ! Bontà divina, il s'agit du nonce papal !

- Hé bien justement, à ce propos...

- Quoi? Votre femme n'a pas nettoyé votre pourpoint? Je vous préviens que si vous n'êtes pas irréprochable...

- Il ne s'agit pas de son éminence De Tormes mais du Signore Arimondo.

Une gradation de surprise marqua le visage du secrétaire, à tel point que le jeune homme crut à un essoufflement du cœur.

- Signore, s'enquit-il. Tout va bien?

- Évidement ! tonna Giuliano. Mais que faites-vous encore là? Il nous faut une table avec des cygnes, des paons rôtis, des chevreaux, des testicules de coq, des fruits par dizaines, du vin rouge et blanc, des douceurs des... euh non, oubliez les testicules, mais... mais allez-y, accueillez-le, Santa Madona ! C'est notre plus généreux donateur ! Sans lui vous n'auriez même pas ces... rah, je ne sais même pas pourquoi je discute encore avec vous !

- Venanzio? dit une voix féminine derrière eux. Venanzio est ici et vous ne me prévenez pas?

Le secrétaire se tourna vers la comtesse qui affichait un grand sourire et dont les yeux brillaient de bonheur.

- J'allais le faire, madame, répondit Giuliano en inclinant la tête.

- Trouvez Valerio, lança-t-elle, enthousiaste, à l'intention du garde. Dites-lui que son bienfaiteur est de retour !

- Il est déjà avec lui, signora, dit-il en souriant.

- Tant que nous y sommes, contessa, reprit le secrétaire, pensez-vous que nous devons choisir le chevreau ou le bœuf pour le dîn...

Mais la demoiselle venait de quitter le domaine à toutes jambes. Vêtue d'une robe au décolleté en cœur, taillée dans un tissu bleu léger, Fiorenza traversa le domaine le pas vif, portée par l'élan de son cœur. Quand elle arriva à hauteur de la porte, elle aperçu Venanzio étreignant Valerio. Leur retrouvailles étaient vives et pleines d'engouement.

- Mon amour, tu es de retour, dit-elle d'une voix chargée d'émotion. Tu es là... tu...

Sans davantage trouver les mots, elle se précipita pour le prendre dans ses bras et l'embrasser. Si les convenances exigeaient une retenue d'usage en public, elle s'en moquait éperdument en cet instant.

- J'attends ce jour depuis des mois, c'est si bon ! Vois comme le domaine c'est développé depuis que tu assure sa protection ! Nous avons continué à accueillir des réfugiers pendant des semaines entières. Ils se sont parfaitement intégrés en raison de la diversité de leurs activités. Valerio est très suivit par tes hommes et à désormais des ambitions de condottiere !

Ses doigts, caressant son visage, descendirent le long de ses bras pour venir lui serrer les mains avec tendresse.

- A ce propos, tu sais que notre brave nonce apostolique a prévu de nous rendre visite prochainement. La première lettre à m'en avertir ne vint pas de lui, cependant. Je ne m'y attendais pas, mais celle-ci fut écrite de la main de mon frère Francesco ! Il a fait récemment un nouveau séjour en Espagne où il dit avoir rencontré l'évêque et sieur chancelier Salvatore De Tormes et gagné son amitié. Il accompagnera le cortège papal comme chevalier d'honneur ! J'ai hâte de le revoir, et hâte que tu le rencontre ! C'est un jeune homme brillant, et cette entente ne peut que tomber à point nommé pour nous !

Ses yeux empreint de douceur brillaient aussi d'excitation.

- Mais avant d'ouvrir des festivités plus officielles, dit-elle sur un ton intimiste, allons nous délasser un peu. Tu dois être... épuisé du voyage.

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Dernière édition par Fiorenza Della Rovere le Octobre 14th, 2013, 1:25 pm, édité 1 fois au total.

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 Sujet du message: Re: L'été Vénitien de Pesaro...
MessagePublié: Octobre 13th, 2013, 10:01 pm 
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Alors voilà que le but de son voyage mais également celui de sa vie apparut. Une adorable silhouette se dessinait à contre jour. Sa voix. C'est sa voix qu'il aima le plus entendre, en ce beau jour d'été. Cette voix qui était resté gravé en lui depuis le précédent hiver et qui, enfin, de nouveau s'exprimait réellement, là, à quelques mètres de lui. Ce moment où la douce voix de Fiorenza viendrait de nouveau l'enchanter, il en avait tant rêvé.

Alors pendant qu'elle lui parlait, l'émotion l'envahit. Pour la première fois, Fiorenza le tutoyait. Il s'avança et son visage s'éclaira. L'écouter, l'entendre, que c'était bon ! Il mit genou à terre et lui prodiga un baise-main puis se redressant, la saisit par la taille et l'embrassa.

- Mon aimée, nous avons réussi. Tu as réussi, devrais-je dire. Ce domaine est le refuge de l'âme humaine. Il est l'espoir et c'est par ta volonté qu'il l'est devenu. Je suis tellement fier de toi !

Il prit son visage entre ses main et le caressa lentement.

- Ces yeux, ce visage, cette peau, quel bonheur de les retrouver.

Il lui posa un baisé sur le front.

- Ton jeune frère, dis-tu... J'ai hâte de le rencontrer. Je ne doute pas d'y trouver un homme de bien... Surtout s'il te ressemble... Néanmoins, je ne te cache pas une certaine méfiance vis à vis de ce De Tormes... N'était-il pas l'émissaire du pape auprès de ton père pour guider ses armées lors de la répression des révoltes d'Urbino ? Mais cependant, je suis assez impatient d'échanger avec cet homme. On le dit fort cultivé et bavard. Ce qui n'est pas pour me déplaire. Et puis, sans doute aurons-nous tout loisir de lui montrer en quoi il s'était trompé en prenant la défense du Duc...

Giuliano, au fond, affichait une mine aterrée devant le spectacle de son étreinte publique avec Fiorenza . Il retint son rire. C'était plus fort que lui, quelque chose d'irrépressible le forçait à provoquer cet homme. Son aspect figé, en premier lieu, lui apparaissait comme une invitation à la provocation.

- Mon cher Giuliano, lança-t-il, j'espère que vous êtes aussi heureux de me revoir que je le suis de vous retrouver ! A ce sujet, il me faut vous délivrer un message de la part de mon cher et jeune second. Il m'a ainsi demandé de vous dire qu'il se languit de votre présence et vous fait part de son brûlant désire de vous revoir.

Le secrétaire haussa les épaules et détourna le regard. Il y avait de la colère dans ce regard. Et le vénitien ne put réprimer un sourire.

- Nous délasser, ma chérie, voilà une excellente idée... J'ai en effet grand besoin de poser mes malles et quelque chose me dit que ta chambre sera un endroit tout indiqué...

Il la saisit par la main et ils se mirent en marche vers cette chambre qu’il avait tant désiré lors de tous ces mois. Il n’y avait sans doute aucun lieu, aucun domaine, aucun bastion qu’il avait tant désiré. Leur pas se faisait si pressant, si enthousiaste que la petite troupe qui les accompagnait avait du mal à les suivre. L’amour imposait un rythme parfois difficile à suivre…

La vaste chambre n’était plus ce refuge hivernal qu’il avait laissé. Les grandes fenêtres laissaient abondamment entrer la lumière et les parfums de l’été.

Venanzio dégrafa délicatement la robe de Fiorenza. Quand elle glissa pour dévoiler sa nudité, il crut serrer dans ses bras cette Vénus d’Urbino qu’il avait un jour vu sur un tableau du Titien… Il ôta nonchalamment sa chemise, puis ses bottes et finit par se dévêtir entièrement.

- Tant de mois d’attente, Ô mon aimée ! Nous avons tant de choses à faire ! Commençons par la fondation de toutes les autres… Commençons par faire l’amour.

Alors il l’allongea sur le grand lit et se laissa glisser en son centre pour la sentir vivre, vibrer et aimer.

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 Sujet du message: Re: L'été Vénitien de Pesaro...
MessagePublié: Novembre 4th, 2013, 5:23 pm 
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Alors qu'elle ne cessait d'embrasser son bel amant, Fiorenza sentit sur elle le regard lourd de désapprobation de Giuliano. Elle tenta de lui adresser un regard apaisant mais ne put retenir un rire léger quand Venanzio décida de le provoquer délicieusement.

Ton cher secrétaire est toujours le bienvenu en ce domaine ! J'aime à ce que chacun puisse être heureux. Déridez-vous donc, Giuliano, et détendez-vous un peu. Votre grise mine va gâcher les festivités !

Sans attendre davantage, elle prit la main de Venanzio et le conduisit par les couloirs et les escaliers qui menaient jusqu'à ses appartements. Les serviteurs et personnes de compagnie qui avaient décidé de les escorter peinèrent à les suivre, mais assurément, il était évident que la comtesse jouait à les semer. C'est au seuil de sa chambre qu'elle se tourna pour faire face à la troupe essoufflée.

Nous vous remercions à tous chaleureusement, mais nous n'aurons aucune peine à nous occuper l'un de l'autre sans votre généreuse participation ! Vous pouvez disposer !

Ouvrant la poignée d'un geste souple, elle entraîna son amant avec elle et referma la porte au nez et à la barbe de l'assemblée. Enfin seule avec celui qu'elle aimait et qu'elle avait tant désiré depuis des mois, elle se remit à embrasser sa bouche, puis s'attarda sur chaque parcelle de son cou.

Te revoilà enfin en mon domaine, mio dolce signore, chassant l'hiver de ces murs ! Ô je t'aime tant !

Elle frissonna de bonheur en sentant ses doigts habiles défaire son corsage. Puis, la lourde étoffe de sa robe glissa sur sa peau, révélant son corps nu. Sans attendre, elle aida Venanzio à ôter ses vêtements, en défaisant les lacets de sa chemise pour mieux la lui retirer avec impatience. Le souffle plus court et les yeux brillant d'ardeur, elle répondit à l'invitation de son amant et s'allongea sur le lit pour le laisser débuter la danse. Sous la chaleur de ses baisers elle ferma les yeux, serrant fort son corps contre le sien et trembla d'excitation quand elle le vit descendre jusqu'à son entre-jambe.
Alors qu'il débutait ses douces caresses, la jeune femme gémit doucement, puis fort au fur et à mesure que son plaisir augmentait. Ouvrant davantage son antre, elle se tordit de plaisir, agrippant les draps de sa couche. La joy se fit alors plus grande et fini par la submerger entièrement, lui arrachant un cri qu'elle mêla au nom de son aimé.

Reprenant doucement ses esprit, elle le fit remonter contre elle et, prenant son visage entre ses mains, lui adressa un sourire tendre.


Venanzio... Mon doux Venanzio... Si mon domaine est le refuge de l'âme humaine, je veux que nos corps soient à jamais le refuge de notre amour tout entier !

Elle l'embrassa passionnément et, se laissant guider par ses envies, le fit basculer, à son tour, pour se retrouver au-dessus de lui. Son regard bleu était devenu plus joueur.

Quant au légat du Pape, n'en soit pas inquiet. Je connais suffisamment mon père pour savoir qu'aucun homme ne peut le suivre longtemps de bon cœur. Si Grégoire XIII a donné au nonce l'ordre de soutenir l'entreprise de Guidobaldo, ce dernier à du suffisamment abuser des largesses de l'Eglise pour déclencher son hostilité. C'est sur ce terrain favorable que nous allons jouer pour amener De Tormes à rejoindre notre parti...

Ses lèvres frôlèrent le torse du vénitien et descendirent plus bas, lentement, jusqu'à atteindre son sexe qu'elles marquèrent d'un baiser.

Et tu sais combien nous sommes doués pour nous montrer convaincants...

Alors, elle plongea, prenant en bouche le centre de son désir pour mieux le combler de plaisir.

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