Le soleil donnait grande satisfaction aux paysans du Domaine des Corthese, et ils étaient fiers de présenter au maitre les nouvelles pousses de vignes offertes par le vénitien en gage de sa bonne foi pour le traité de paix signé entre les très pieuses forces de la Santa Ligua et l'Impérium. Tout promettait une très belle récolte pour les premières vendanges de vin Espagnol.
L'inspection des coteaux était éprouvante - non pas que les paysans n'avaient pas été exemplaires en suivant à la lettre les recommandations du charismatique vénitien concernant les plantations de vignes - mais cette chaleur! En temps normal, "Pedro-Adrian" adorait le soleil se reflétant sur la costa blanca, mais il craignait que ses postiches ne se décollent tellement il transpirait.
En haut de la tour blanche, le drapeau avait été hissé à mi-mat, ce qui indiquait le retour des sentinelles. Pedro-Adrian donna un coup de talon, et l'étalon détala...
Enfin réfugié sous la fraicheur des murs de pierre, il laissa son canasson aux soins du palefrenier et gravit l'escalier en colimaçon vers la salle de la garde. L'éclaireur était assis sur une paillasse, entouré du prêtre, du général de la garde du domaine et d'un jeune apprenti lancier. Une flaque de sang contrastait avec la blancheur de la pièce.
Tous lui firent révérence à son entrée.
-Maitre, ce n'était pas la peine de vous déplacer ! Je serais venu vous faire mon rapport...
-Si vous n'aviez pas été pincé au point de souiller cette pierre dont la valeur est supérieur à celle de votre vie ! J'espère que les informations que vous m'apportez méritent que vous soyez revenu en vie de votre mise à l'épreuve !
L'éclaireur se mit à genoux
-Mon seigneur et maitre, nous avons été pris, mais c'est sous la QUESTION que...
-Je ne veux pas entendre tes plaintes. L'époque des martyrs est passée. Je t'écoute pour ton rapport.
-Nous sommes arrivé sans encombre aux environs du comptoir de Barcelone, et nous n'y avons vu aucune troupe.
-Serais-tu en train de me dire que ce sont des paysans qui ont capturés un éclaireur entrainé aux arts de la discrétion et du combat furtif ? As tu des informations sur leurs installations ? Sont-ils là pour cultiver ou pour guerroyer ?
-Je...
-Es-tu sur de mériter de servir sous le nom des Corthese ? Peux-tu me révéler quelles sont les activités de cet étranger en territoire Hispanique ?
-Je peux faire mieux, voici un pli...
-C'est un comble ! Mes espions servent maintenant de messagers aux forces Germaines... Sache que ce n'est que parce que tu as opposé résistance à la QUESTION que je tolère ta présence entre mes murs. Ta fidélité envers ton maitre est ton salut. Soigne bien cette main, puissent ces phalanges manquantes te rappeler que la maison n'accepte pas l’échec.
Pedro-Adrian dévala les marches aussi rouge de rage que ses dernières récoltes de tomates, et rejoignit son écritoire en sa demeure.
Citer:
Sir Kaufmann,
à mon tour de me présenter.
Je suis Pedro-Adrian Corthese, fils héritier de Alfredo Guillermo Allessandro Jesus Manolo Esteban Consuelo De Corthese. J’œuvre pour que le nom de ma famille reste noble et rappelle la puissance du Royaume d'Espagne, et
serve les intérêts de la seule vraie croyance en méditerranée. Nos ennemis sont les hérétiques et les barbaresques, ainsi que toute puissance impie menaçant les intérêts divins du principe d'espana.
Nous autres Espagnols, sommes fiers et susceptibles. Vous auriez dû vous annoncer avant de vous installer sur nos terres.
Vous deviez vous douter que votre installation en terre Hispanique allait soulever la curiosité des autochtones.
Rappelez vous que vous n'êtes pas ici en terre conquise, et que le royaume d'Espagne ne vous tolère que parce que vous êtes chrétien. Vous n'êtes pas un colon en terre barbare.
N’œuvrez pas contre la couronne d'Espagne et je ne vous enverrais jamais rien d'autre que mes nouvelles recrues en mission de reconnaissance pour faire leurs preuves. Vos affaires chez nous doivent être connues des Espagnols. J'espère que vous aurez la clairvoyance de ne pas faire de cachoteries aux forces du Principe.
Vous pourriez voir en nous un précieux allié. Nous pourrions être amenés à défendre votre comptoir de Barcelone en cas d'invasion barbaresque par exemple ; bien que je ne doute pas de votre capacité à défendre vos propres intérêts et possessions.
Quand à vos affaires, je vous souhaite qu'elles ne soient que commerciales en ces terres. Si c'est le cas, nous pourrions nous entendre pour un pacte de non agression voir d'entraide économique.
Je sais que cela reste possible, nous avons déjà eu affaire à vos marchands et vous aux miens.
Si vous n'êtes pas ici pour nuire aux intérêts du Royaume d'Espagne, alors vous êtes le bienvenu chez nous.
Puisse la volonté du tout puissant vous être favorable dans votre quête commerciale.
Il accrocha le message à la patte d'un pigeon voyageur et le lâcha par une fenêtre de la volière.
[HRP]
J'espère que vous avez aimé le jeu de mot avec "la maison n'accepte pas les chèques"...