Un émissaire vénitien se présenta à la porte de la grande assemblée de Kathanie. Il était accompagné de quatres laquais transportant une énorme pièce de bois qui semblait avoir séjourné quelques temps au fond d'une crique...
- Mhhh, fit-il dans sa barbe...
Pour fabriquer du solide, pute-vierge, ils savent faire ces teutons... mais pour ce qui est du style, y a pas à dire, nous on est meilleur...Deux imposant gardes croisèrent leur hallebardes pour lui empêcher l'accès à la grande salle.
- Signori, Signori, sono Argante Mencini Di Callamari, digne et humble fondé de pouvoir du Seigneur Arimondo, Amy de votre Maître. Je suis certain qu'il sera ravi d'obtenir de ses nouvelles...Après quelques palabres, un garde s'en alla auprès de son maître et en revint précipitemment avec l'ordre de les laisser entrer.
L'homme fit une révérence et fit déposer la pièce de bois au centre de la salle. L'assemblée était muette, cherchant à deviner ce que pouvait bien représenter cette grosse chose humide.
- Signore, je viens vous apporter ce qui reste de la flotte du pirate Qrôh. Nos navire on eu raison de sa flotte toute entière. Voici ce qu'il en reste. Notez qu'avec un bois pareil, ces ladres de Croates ne pouvaient aller au delà de leur petit port de pêche...Des rires émanèrent de l'assemblée.
- J'ai, de plus, une missive de mon Maître. Il souhaite que je vous la remette en main propre.Venanzio Arimondo a écrit:
Mon cher Amy,
Comme vous pouvez le constater, tout est sous bon ordre.
Venise est fière de montrer que sa marine est encore la plus puissante de Méditerranée et fière également de servir en toute fraternité les intérêts de son meilleur allié, le divin prince de Kathanie. Fière également que la marine du Vénitien Arimondo entre pour bonne part dans cette puissance...
Je suis retenu pour affaires italiennes mais croyez bien que rien ne saurait, dans ces affaires, et quelqu'en soit l'issue, nuire à la grandeur de notre alliance. Au contraire.
En échange de cette aide maritime, je sais, Mon bon Amy, que vous serez un soutien sans faille de mon élection au Grand Conseil de Venise.
On dit notre Doge, vieux, malade, et sénile. Tout cela est vrai. Nous le savons bien tous deux.
Je suis certain que vous êtes un homme capable de voir plus loin que le lendemain. Je suis certain que vous voyez clairement et que dans cette clairvoyance, vous avez deviné quelle serait la bonne politique, pour nos deux pays.
L'avenir, Mon Sieur, s'annonce sous les meilleurs hospices. Nos hospices.
J'amènerai pour ma part au conseil une volonté ferme de renforcer les liens entre nos deux peuples. Votre intérêt, celui de la Kathanie est donc de me soutenir. Et je ne doute pas une seconde de votre bonne volonté à ce propos.
Ne rêveriez-vous point d'une grande route commerciale qui vous permettrait de traverser l'Italie de Venise à Gênes, pour le bien de nos peuples et pour notre durable prospérité à tous les deux ? Oh je sais que certains à Venise ne voit pas d'un très bon oeil ce projet politique. Mais ils appartiennent tous déjà au passé, croyez le bien...
Je crois savoir que les taxes actuelles pour une telle traversée de la péninsule vous rendent les affaires impossibles dans cette partie là du monde. Si ces taxes étaient levées, vous pourriez simplement me rétribuer en parts de vos opérations commerciales et tout le monde en sortirait gagnant. Vous seriez le point de passage rêvé pour tous les gens de votre empire qui souhaiterait commercer en Italie. Je serai le point de passage rêvé pour tous les Italiens qui souhaitent commercer en votre pays. Nous établierions des droits de péages modiques pour qui concède à nous octroyer intérêt en son commerce. Tout le monde serait gagnant, en ce marché. Et bien entendu, surtout nous et les nôtres, cela va de soi.
En attendant, je vous demande Mon Sieur de continuer, à fournir notre alliance en fiers cavaliers germains. C'est tout ce dont nous avons besoin pour maintenir notre puissance à un bon niveau, avant de pouvoir l'imposer à jamais et dans toute sa splandeur. Croyez bien que vous serez payé en Ecus d'or pour vos bonnes oeuvres. Le morceau de bois ci-présent, vestige de la bataille où nous avons éradiqué la flotte de ce pirate Ottoman est creux. En son sein, vous trouverez 5000 Ecus d'Or qui vous permettrons de continuer à faire parader vos troupes. Nous ne devons montrer aucun signe de faiblesse. Surtout pas maintenant. Surtout pas si près du but. Nos ennemis, mais aussi nos fébriles alliés, doivent voir de nous l'armée terrifiante prête à les écraser. Non pas des gens qui doutent. Vous faites par vos armes, Mon Seigneur, la crainte et donc l'admiration de tous les peuples. S'ils vous admirent, s'ils vous respectent, c'est parce qu'ils vous craignent. Continuez donc de les terrifier. Notre règne, celui d'un empire romain restauré, celui dans lequel nous pourrons enfin nous reposer est proche. Pour l'heure, c'est en leur imposant votre superbe plus qu'en combattant que vous saurez tous les tenir en laisse. Et j'y contribuerai car tel est dans mon bon intérêt.
Dès que je serai rentré à Venise, et quand je serai élu au Grand Conseil, j'organiserai une petite fête en mon Palazzo. Je serai heureux de vous compter parmi mes invités d'honneur. Je ne manquerai pas de vous présenter à cet occasion, à la princesse d'italie Fiorenza Della Rovere, Comtesse de Pesaro.
Bien à Vous,
Votre dévoué ami, Venanzio Arimondo de Treviso, Patricien et Citoyen Electeur de la Sérénissime République de Venise.