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MARE - NOSTRUM • Consulter le sujet - De la révolte d'Urbino : sur les terres de Fiorenza...

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Forum du jeu de rôle en php "Guerres de Course"
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 Sujet du message: Re: De la révolte d'Urbino : sur les terres de Fiorenza...
MessagePublié: Mars 21st, 2013, 12:35 am 
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Les rayons du soleil avait réveillé Venanzio en premier. Fiorenza dormait la tête posée sur son épaule. Il la regarda dormir et lui offrit un sourire quand elle ouvrit les yeux. Leur premier échange de la journée fut de sourire et de baisé. De ces échanges anodins qui cependant savent confirmer les sentiments et inviter à la construction.

- La neige continue de tomber, ce matin... Fit-il. Il me semble que je vais encore devoir abuser de votre hospitalité quelques jours...

Un sourire malicieux éclairait son regard quand quelqu'un toqua à la porte...
Fiorenza demanda que l'on entre mais de toute évidence, ils avaient oublié que la vieille au soir, et dans cette volonté d'isolement propre aux amants, la porte avait été fermée à clé.

- C'est fermé, Ma Dame, lança une jeune femme.

Venanzio reconnut la voix d'Orsina. Alors il posa un doigt sur la bouche de Fiorenza, lui demandant de ne rien ajouter, puis il se leva, en tenu d'Adam, pour aller déverrouiller la porte.

La jeune femme étouffa un petit cri de stupeur à la vue du Vénitien. Elle affichait une expression qui mélangeait pudeur et envie de rire. Venanzio retourna se glisser auprès de sa douce amye, avec un naturel déconcertant.

- Votre... votre bain... est prêt, Ma Dame... Je... Je vous apporte votre petit déjeuné, avant, comme... convenu, Ma Dame... mais... je... dois-je apporter un couvert pour... Mon Seigneur... ? Balbutia-t-elle.

- Ne vous donnez pas cette peine, rétorqua Venanzio.

La jeune femme fit une brève révérence et s'empressa de sortir quand Venanzio la rappela.

- Notre jeune Valerio a-t-il passé une bonne nuit ? Demanda-t-il.

- Rassurez-vous, mon seigneur, c'est un enfant d'une sagesse exemplaire. Il a dormi du sommeil du juste. Si je puis me permettre, il a bien mérité son cheval. Répondit la jeune femme en regardant ses chaussures.

- Fort bien, fort bien Orsina. Le cheval est à lui... Cependant, veillez à ce qu'il n'essaie pas de le monter par ce temps... Il pourra néanmoins aller s'en occuper à l'écurie. Je pense que vous ferez une gouvernante idéale... Douce et attentive. Vous veillerez à le materner. Je vous fais confiance pour cela. si Fiorenza n'y voit pas d’inconvénient, je vous rétribuerai, mensuellement, pour ce travail. Je tiens à ce que cet enfant ne manque de rien... Même si évidemment, je sais qu'ici, sous la direction de Fiorina, il ne risque pas de manquer de quoi que ce soi ! Loin de moi l'idée d'imaginer le contraire ! Je tiens cependant à participer...

La jeune femme exécuta une révérence cette fois appliquée et s'effaça en souriant.

- Je pense, ma douce Fiorina, reprit-il en éclatant de rire, que d'ici quelques minutes nous allons être le sujet de discussion de toute la maison... J'espère que votre bon Giuliano ne le prendra pas mal. Croyez-bien que si cela devait vous mettre en embarras, vis à vis de lui, je m'en voudrais... Je crains d'avoir été un peu sévère avec ce Giuliano, et du moins par trop moqueur. Je pense que je devrais rattraper les choses. Qu'en pensez-vous. Mais voyez-vous, c'est parfois plus fort que moi... Je suis cet indécrottable diable en collerette ! A ce point diabolique que je serai capable de partager votre bain et de...Conclut-il en plongeant sous les draps, mimant des cornes de diable avec ses mains et butinant outrageusement ses seins.

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 Sujet du message: Re: De la révolte d'Urbino : sur les terres de Fiorenza...
MessagePublié: Mars 23rd, 2013, 3:30 pm 
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Fiorenza s'éveilla dans la lumière laiteuse du matin enneigé, filtrant à travers les baies. Elle eut un instant d'égarement, bref cependant car son souvenir fut rappelé par le sourire tendre du vénitien, allongé à ses côtés en tenue d'Adam. Elle lui répondit alors, ne regrettant en rien l'acte de la vieille, et un doux moment d'échange s'en suivi.
Mutine, elle lui répondit entre deux baisers.


Même si vous envisagiez de partir, je vous retiendrais aussi longtemps que je le pourrais loin de Venise !

Elle sursauta quand on frappa à la porte, ramenant instinctivement les draps pour cacher son corps. Reconnaissant la voix d'Orsina, elle se détendit, détente qui fut de courte durée quand Venanzio posa l'index sur sa bouche et décida, non sans malice, de se présenter à la servante entièrement nu.
Les yeux écarquillés, la comtesse le vit ouvrir la porte et assurer tranquillement l’accueil et la discussion, alors que la jeune fille s'empourprait jusqu'aux ongles.
Au moins, Fiorenza pouvait être certaine qu'à partir de ce jour, Orsina saurait à quoi ressemblait le vit d'un homme dans son plus charmant appareil.
Chose faite, la jeune fille quitta la chambre, et les deux amants se retrouvèrent seuls une nouvelle fois.


Par les saints ! s'exclama la comtesse en riant. Quand bien même les coutumes vénitiennes sont uniques, je ne pense pas que saluer une pucelle nu comme Adam en fasse partit !

Elle se tordit en tout sens et aux éclats quand il mima le Diable et picora sa poitrine. Puis, essuyant ses larmes, elle reprit un peu de son sérieux.

Je crois, en effet, que nous allons occuper les esprits et les conversations de la journée. Et attendez-vous à ce que cela dure...

La jeune femme se leva et s'approcha de la table où étaient disposés des fruits de saisons. Prenant une grappe de raisin, elle la présenta à Venanzio, s'installant à califourchon au-dessus de lui.

Je prendrai soin de Valerio du mieux que je pourrais, mais il ne faudra pas tarder à déterminer l'orientation de son avenir. Plus qu'une présence bienveillante et maternelle, je pense qu'il a aussi besoin d'un précepteur. Je vous sais très occupé mais peut être... pourriez-vous être celui-ci, lorsque vous viendrez au Domaine?
Bien sûr, j'apporterai à cette éducation ma contribution intellectuelle...


Elle glissa un premier grain de raisin dans sa bouche.

Ne vous inquiétez pas pour Giuliano. Il est rétif à votre égard parce que vous êtes vénitien et que vous... bouleversez les codes de la morale traditionnelle, mais, au fond de lui, il reconnaît votre générosité et sait que vous ne cherchez pas à nous contrôler par cette entremise.

Croquant dans une pomme, elle feignit une profonde tristesse.

Et pourtant, regardez-moi, pauvre femme perdant son modèle de vertus entre vos bras ! De grâce, achevez-moi, partagez mon bain !

Elle fit une moue et lui vola un baiser avant de poursuivre sur un ton plus grave.

Mon père ferme encore les yeux sur la position concrète que j'ai prise à son encontre. Mais dès qu'il saura que Pesaro lui échappe, il s'attaquera à elle... Peu importe que ce soit mes terres, s'il me juge incapable de les gérer, il fera le "nécessaire" pour les purifier... Voilà pourquoi, en continuant nos actions, il est impératif que nous ne laissions aucune information franchir les portes de ce domaine.

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 Sujet du message: Re: De la révolte d'Urbino : sur les terres de Fiorenza...
MessagePublié: Avril 1st, 2013, 8:49 pm 
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Venanzio eut envie de la serrer très fort dans ses bras quand elle émit l'idée de le retenir plus longtemps loin de Venise. Quelque chose s'était enflammé dans sa poitrine et de toute évidence, ce n'était pas son estomac... Il ne s'en priva pas. Il l’en-lassa et l'embrassa. Puis il prit un air grave à ses dernière paroles.

- Connaissez-vous l'art des masques, ma douce Amye ? Nous en sommes, entre autres choses, spécialistes, à Venise... Aussi, devriez-vous sans doute apprendre à porter le masque vis à vis de votre père. Vous verrez en outre que les masque peuvent être absolument délicieux à porter en certaines circonstances... Il ne saura rien de ce qui se passe sur vos terre et soyez assurée que je ferai tout pour brouiller les pistes, au cas où. Je veillerai à ce que jamais cet homme ne vous nuise, croyez moi. S'il faut que j'y engage la moitié de mon empire, je l'y engagerai sans hésiter. Vous finirez par être plus puissante que lui. Vos domaines et possessions vénitiennes rétablies, vous serez si importante qu'aucun prince d'Italie n'osera jamais vous en vouloir.

Allongé sous elle, il l'observait en contre-plongée et lui caressait fugacement le visage comme s'il dessinait le contour d'une gracieuse statue antique. Il croqua un grain de raisin.

- Le raisin confère la raison. Lança-t-il en lui pinçant délicatement un têton. Il porte un esprit divin prompt à éclairer les âmes les plus obscurcies. Parole de sage inspirée par Bacchus : vous serez respectée comme... une impératrice de Rome... Fit-il en souriant...

Puis il se dégagea en riant, et exécutant une révérence démesurée, il la prit par la main pour la conduire hors du lit.

- Ma Reine, permettez moi de vous conduire aux bain... Même si j'avoue être dans la totale incapacité de vous y conduire promptement, ne connaissant pas encore les méandres de votre vaste demeure... Mais cela me permettra sans aucun doute de goûter à vos délices en des endroits tous plus insolites les uns que les autres... Cela vous sied-il, Ma Reine ?

Il tira un drap tout entier et le disposa tout autour de lui telle une toge romaine. Elle enfila une robe de bain et finalement, c'est elle qui le conduisit à la pièce jouxtant sa chambre qui leur servait de salle de bain. La pièce était grande, décorée de mosaïques. En son centre une vaste baignoire avait été remplie. Aux volutes vaporeuses qui s'en échappait, on devinait sans mal que l'eau y était chaude. Elle s'y glissa la première et il la suivit. Ils se faisaient front et il se rapprocha d'elle, lui volant un baisé avant de lui masser délicatement les épaules.

- Abandonnez-vous, ma douce Fiorina. Remettons à plus tard la résolution de nos lourdes problématiques. Croyez-bien que riches de ces instants présents, nous saurons d'autant mieux réagir face aux impératifs et aux exigences que requièrent notre fonction.

Il la saisit avec douceur par les reins et la fit glissée près de lui si bien qu'il purent s'unir à nouveau. Leurs gestes étaient lents et, comme si le temps s'était arrêté, ils savouraient les intenses sensations que provoquaient en eux chacun de leurs mouvements. Se faisant, il observait son visage et la moindre de ses réactions ainsi perçues la lui rendait plus désirable encore. Puis il la souleva comme pour mieux l'honorer, se perdant dans ses seins, en une suprême tension, avant qu'elle ne retombe, pour les apaiser enfin. Il la pris dans ses bras et lui baisa tendrement le front.

- Pour mon élection, j'organiserai une grande fête à Venise. Je compte y convier tout ce que ce monde compte d'influents personnages. Mais cette fête, je ne la ferai que le jour où vous aurez retrouvé vos possession et elle sera la vôtre. La nôtre. Mais j'ai bien envie de profiter quelque temps de votre hospitalité, en attendant... D'ailleurs...

Ils en étaient à cet échange affectueux, en-lassés dans leur bain, quand la porte s'ouvrit et qu'une femme entra pour sursauter d'effrois, les apercevant.

- Oh pardon, Ma Dame, je ne voulais... Je vous prie de me pardonner, fit la servante.

Venanzio le toisa avec un air qui osait le mélange des genres. En l'occurence, on pouvait y déceler de l'amusement et de la sévérité. La jeune femme leur tourna le dos.

- Mon Sieur Giuliano vous cherche, Ma Dame. Il a des choses importantes à vous demander... lança la jeune femme d'une voix tremblante.

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 Sujet du message: Re: De la révolte d'Urbino : sur les terres de Fiorenza...
MessagePublié: Avril 10th, 2013, 5:53 pm 
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Tout en prenant soin de faire glisser les grains de raisin dans la bouche de son amant, Fiorenza eut un sourire à la complicité entendue.

Le jeu des masques est un divertissement auquel j'ai adopté auprès de mon père dès que j'ai commencé à lire, mais je l'ai employé à temps plein quand il a fallut que je partage ma couche avec ce porc de Viale. Guidobaldo en a naturellement bénéficié à part égale mais puisqu'il est toujours de ce monde, je continue sans cesse à arborer pour lui des masques toujours plus grands, somptueux et riches en pierreries. Un seul s'est brisé jusqu'à présent, lorsque je me suis opposée à son ambition d'oppresser Urbino par l'inflation fiscale...

Elle fit mine de mouvoir son bassin quand il lui caressa la poitrine. Amenant la grappe à sa bouche, elle détacha un grain de raisin qu'elle captura entre ses lèvres avant de poursuivre, le regard joueur.

Et pour vous, ai-je un masque, mon amour?

Laissant un instant de silence en suspens, la comtesse reprit d'une voix douce, faisant rouler un autre grain sur son torse.

Vous avez eu le masque double, à la fois dangereux et rassurant, celui de la politique. Mais pour mon plus grand malheur en tant que Della Rovere et mon plus grand bonheur en tant que femme, il ne vous a guère fallu longtemps pour le briser au sol.

Elle l'embrassa longuement et, répondant à sa requête, se leva, lui prenant la main pour le conduire dans la pièce voisine où un parfum de rose se dégageait des vapeurs d'eau chaudes émanant de la grande baignoire.
Se délestant de sa fine robe de bain, elle se glissa lentement dans l'eau et dénoua la broche qui retenait encore ses longs cheveux blonds aux reflets cuivrés.


Me voilà à vous, mon Roi, comme Vénus à son Adonis... Et s'il est un homme qu'elle n'aura pas trompé, c'est bien lui.

Il la rejoignit et aux baisers qu'ils se prodiguèrent succédèrent des caresses qui se firent plus audacieuses et les menèrent une nouvelle fois à s'aimer, l'esprit étourdit par la chaleur de l'eau et les fragrances de roses. Si Fiorenza s'abandonna, elle le fit entièrement, s'accrochant à lui de toutes ses forces jusqu'au comble du plaisir.
Puis, leurs corps enlacés se relâchèrent et elle posa la tête contre son épaule, laissant son corps se détendre dans l'eau.


Puisque vous comptez m'aider à retrouver mes possessions, j’appuierai votre élection en retour... Avez-vous envisagé le Sénat? Je pense que vous y auriez toute votre place...

Elle lui remit en place quelques cheveux d'un geste tendre quand une nouvelle servante fit irruption dans la pièce pour annoncer que Giuliano l'attendait, certainement pour converser des affaires du domaine en temps de guerre civile.

Très bien, merci Claudia. Dites-lui que je me prépare et que j'y serais dans cinq minutes.

Revenant à Venanzio, elle se levant tout en l'invitant à la suivre dans la chambre.

Je vais m'habiller et descendre. Nous tenons conseil quotidiennement et cette fois-ci, vu des derniers évènements, il y aura matière à discuter et à débattre. Seriez-vous des nôtres?

Elle lui sourit et rassembla ses vêtements pour les lui rendre.

Cela me ferait vraiment plaisir.

Elle se vêtit alors d'une robe de velours vert, ceignant sa taille à l'aide d'une fine cordelette d'argent. Puis, elle se coiffa et, la main dans la sienne, ouvrit la porte de sa chambre... pour se retrouver nez à nez avec Giuliano.

Ma dame! s'exclama-t-il, outré de la voir en une telle compagnie. Mais comment vous...

Se raclant la gorge pour masquer sa confusion, son heurt et réfréner son profond et virulent désaccord, le secrétaire continua sur un ton sec mais parfaitement maîtrisé.

On vous attends en bas, suivez-moi...

Bonjour et merci, Giuliano, répondit Fiorenza sur un ton badin. J'espère que vous ne verrez pas d'inconvénient à ce que le seigneur Arimondo m'accompagne.

La nuque de l'homme se raidit et il adressa à Venanzio un regard partagé entre la stupeur, l'aversion et l'inquiétude.

Lui ! Mais il est vénitien, il ne doit en aucun cas...

... Il est nôtre allié, corrigea la comtesse. Raison pour laquelle il est forcé que vous ne voyiez aucun inconvénient.

Reniflant de colère, Giuliano tourna les talons, faisant au couple un signe crispé de la main pour les enjoindre à le suivre.

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 Sujet du message: Re: De la révolte d'Urbino : sur les terres de Fiorenza...
MessagePublié: Avril 13th, 2013, 10:30 pm 
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- J'ai l'honneur d'avoir vu à travers vos masques, ma douce Fiorenza... Et ce, dès notre première entrevue... Et puis après cette nuit, je crois que nous n'auront plus vraiment de masque à porter, lorsque nous nous regarderons, n'est-ce pas ? Lança-t-il, tout sourire, en lui posant un baisé sur le front.

Il se plaça derrière elle, afin de l'aider à accrocher un collier.

- Je ferai tout, pour que vous n'ayez jamais à scinder votre identité entre Della Rovere et Fiorenza... Je vous aiderai à être Fiorenza Della Rovere, une et indivisible... Je serai votre homme et un homme digne de ce nom n'asservit point mais révèle son égale. Peu à peu, vous deviendrez la seule digne et respectée représentante de votre nom. Il viendra un jour, ma Reine, où vous serez la seule Della Rovere reconnue sur les terres d'Italie et de par le monde. Je vous aime, oui. C'est ainsi que l'on dit. Je vous aime et je veux vous savoir heureuse, à votre place, en votre rang.

Il s'approcha de son oreille.

- Vous faites de moi un homme digne et sauf. Soyez-en remerciée. Fit il à voix basse.

Ils faisaient face à un grand psyché dans lequel se reflétait l'image de Fiorenza.

- Votre intelligence est séduisante. Vos conseils tellement judicieux et apaisants que l'on souhaiterait à tout homme de rencontrer femme semblable à ce que vous êtes. Votre soutien au Sénat me sera d'une grande utilité, à n'en point douter. Venise ne pourra se passer d'un Sénateur pouvant cultiver des appuis sur Gènes... Cependant, je suis quelque peu gêné parce que je ne voudrais pas que vous finissiez par penser que je vous ai convoité pour cela ! Croyez bien, mon amour, que vous m'êtes plus importante qu'un poste de Sénateur !

Son air était grave et sincère. Il la tenait par la taille et s’enivrait du parfum de ses cheveux quand Guiliano fit irruption dans la pièce. A l'air à la fois excédé et ennuyé du brave secrétaire, le Vénitien devina qu'il lui faudrait sans doute beaucoup de temps pour prouver sa bonne foi à cet homme. Pour une fois, il ne crut pas nécessaire de le provoquer. Il exécuta une brève révérence et eut envie d'embrasser Fiorenza quand celle-ci lui proposa de se joindre à eux pour leur réunion.

- Je suis honoré par votre invitation, Ma Douce, et je ferai tout pour en être digne, lança-t-il, avant que de les suivre.

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