René de Auxois naît à Limoges, de parents pauvres, obtient une bourse pour le collège de Presle où il étudie le grec et le latin, entre à la Faculté des arts de Paris, puis se consacre à la médecine. En 1562 chassé par la seconde guerre de religion, il poursuit ses études de médecine en Flandres. De retour au collège de Presle en 1564, il termine ses études de médecine. Il exercera ensuite à Soissons, mais son état ne lui permet pas d'y vivre décemment et il s'installe à Lyon où en 1567 il épousera dans l'année Catherine Vaubecour, une jeune veuve de 29 ans qui lui apporte une dot importante, fortune qui lui permet d'acquérir un domaine en Provence où il peut se consacrer à l'étude, à ses recherches dans différentes disciplines. Il aménage tous les sous-sols et souterrains de son château pour ces expériences, se lie avec des personnalités du monde des arts et de la science, entretient une correspondance aussi discrète qu'abondante avec tous les grands esprits de son temps, admire les artistes tels que Le Titien, Véronèse, Tintoret et les poètes Pétrarque, Dante... Sa bibliothèque est immense et compte en 1570 plus de mille ouvrages imprimés, réservée à de rares amis qu'il se plaît à nommer frères. Malgré son inclination pour les sciences exactes René est attiré par la Cabale, par l'ésotérisme, persuadé de correspondre avec des esprits issus du passé ou du futur, ce qui fait de lui un personnage singulier qui préfère l'ombre à la notoriété. A la fois fantasque, sombre et jouisseur, esprit libre-penseur, chercheur infatigable il porte sans le savoir le flambeau de ces hommes qui quelques siècles plus tard participeront à la révolution des esprits.
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