Najiskrenije čestitke, dame i gospodo.
Je suis Matija, fils de Andrej Gubec, meunier de Stubicke Toplice dont je fus orphelin à l'âge de 12 ans. Grandir ainsi eut été difficile si le curé et les paysans du village n'avaient pas pris soin de ma mère et de moi. J'ai travaillé dans les champs dès mon jeune âge pour permettre à notre famille de survivre malgré les impôts exorbitants extorqués à mon peuple par les vénitiens. Vers 25 ans, je devins l'un des responsables de la maison communale, supervisant l'activité agricole du village. Je devais perdre ce rôle à 30 ans après un contentieux commercial. Boris était allé faire paitre ses chèvres en dehors des limites du village, sur ce que nous ignorions être les terres d'un haut dignitaire de Venise. En "réparation" pour avoir fait traverser un plant de vigne par le troupeau, le seigneur exigea que les chèvres lui soient cédées. Afin de laisser à Boris sa seule source de revenus, je refusai de trancher cette question et m'opposai à ce maudit vénitien. L'homme s'adressa alors à notre seigneur directement, qui me fit quitter mon poste dans le village et offrit le troupeau de Boris à ce félon. Boris se pendit une semaine plus tard, incapable d'accepter l'idée qu'on lui prît ce qui importait le plus dans sa vie. Le nouveau curé, l'ancien étant mort de vieillesse, considéra le suicide de Boris comme un acte dicté par le malin et son corps fut jeté dans une fosse commune sans les obsèques d'un bon chrétien. De ce jour naquit une certaine colère contre les gens de Venise chez plusieurs paysans du village. Nous prîmes soin de la femme de Boris, bien que celle-ci ait été déshonorée par le discours du curé, et donnèrent du travail à ses fils. Lorsque deux ans plus tard, des condottieres au service du seigneur vénitien voisin passèrent par notre village en maltraitant nos femmes et en insultant nos enfants, la colère grandit et se diffusa aux autres habitants. Aujourd'hui, notre seigneur félon a fait connaître son nouveau lien de vassalité envers l'ennemi vénitien tout proche. Nous autres croates ne supportons plus cette allégeance. Des colporteurs nous ont rapporté qu'en Dalmatie, des seigneurs croates se sont unis pour libérer nostre royaume du joug italien. Notre village ralliera cette cause et chassera les vénitiens de nos terres ancestrales. Pour la Croatie ! Pour Boris !
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