Né en 1540 dans une famille de nobliaux fidèle à la Papauté et hostile à la Réforme, Ernst von Falkenstein a appris ses Humanités par un précepteur jusqu'à ses 14 ans, âge auquel il a commencé à suivre l'entraînement des chevaliers de l'Empire en la capitale du margraviat de Bade. Bien que la paix d'Augsburg consacrant le fameux précepte de "Cujus regio, ejus religio" ("Tel prince, telle religion") fût signée un an à peine après son entrée à la caserne de Pforzheim, les effets de la Réforme et les troubles menés par les Protestants marquèrent sa plus tendre enfance et aucune religion différente du christianisme romain catholique ni un hérétique en prêchant une autre n'obtinrent de lui plus que du mépris. Après avoir fait ses armes tout d'abord lors des jacqueries ayant ravagé son pays, puis au service de l'Empereur dans les Provinces-Unies, il s'engagea au service d'un fameux condottiere Italien avant de s'attirer les foudres du mercenaire en lui ravissant une de ses compagnes emportée comme butin au cours d'un pillage quelconque dans la campagne Italienne. Poursuivi par les sbires de ce triste sire qui à l'impuissance ajoutait la jalousie et le ressentiment, il dût s'exiler de chrétienté et rejoint ainsi les volontaires européens combattant pour la Sublime Porte. Après s'être distingué dans des actes de bravoure particulièrement héroïques et d'autant plus impressionnants qu'ils étaient éloignés du Front, les rumeurs et légendes circulant à son propos dans l'armée Ottomane impressionnèrent le Sultan qui dans sa grande sagesse (et curiosité) lui offrit de rejoindre la cohorte de ses conseillers militaires afin de contribuer au succès de ses campagnes hongroises, et lui céda ainsi qu'il était de coutume, un Zeamet. C'est ainsi qu'un Ritter catholique du Saint Empire se retrouva en Albanie afin de porter la guerre contre les Roumis au nom d'Allah et de son premier serviteur Mourad III.
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