Milza Yil Zbardhime, dite Milyil, est avant tout une survivante.
Née sur les bords du lac Ohrid, à quelques encablures du monastère orthodoxe de Saint Naum mais en zone musulmane, son enfance, qu'elle évoque rarement sans elever la voix, lui forgea une intime conviction anti-cléricale. Le monastère lui enleva ses parents à l'age où se forgent les rêves, les imams la rejetèrent à l'age où l'on apprend à se conduire. Ses rêves seraient donc remplis de culs-bénis suppliant pour leur redemption, ses actions elles seront toutes orientées vers la survie.
Maligne, opportuniste, elle se fraya un chemin à travers la vie en profitant des largesses mais surtout des faiblesses de certains moines. Tant et si bien qu'il lui fut possible d'apprendre quelques rudiments de latin et d'écriture. Elle ne les maitrisent toujours pas, et ne les maitrisera probablement jamais, mais peut faire illusion quelques instants.
C'est ainsi qu'elle put s'attirer les faveurs d'un riche propriétaire du petit port de Durrës venu quelques jour en retraite "religieuse". Le mariage consommé, des promesses de bénéfices toujours plus grand poussa la famille a tenter, comme de nombreux compatriotes, la traversée de la mer Adriatique vers les rivages de Basilicate. Seule survivante de l'épidémie de choléra qui décima sa famille à bord du frêle esquif qui devait leur ouvrir les portes du paradis, Milyil devra de nouveau se frayait un chemin à travers cette vie qui décidément ne lui laissera pas de volupté gratuite.
Une fois de plus il lui faudra se battre pour survivre. Mais cette fois il faudra le faire en terre catholique... mais les rouages du saint-siège ne devraient trop différer des églises orthodoxes ou musulmanes. De toute façon elle fera tout pour se construire un monde où la lutte ne sera plus sa seule compagne de tous les instants.
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