Venanzio Arimondo a écrit:
Mon cher Amy,
J'espère que vous vous portez bien et que vos affaires vous mènent sur le chemin de la prospérité. Vous et votre peuple, sous la bienveillante et ordonnatrice main de Venise.
Je suis ravi d'apprendre, par vostre dernière correspondance, et ce dans un Vénitien fort soutenu, que vous alliez oeuvrer du mieux que vous pourriez afin d'organiser une rencontre avec l'engence barbaresque.
Je vois, Mon cher, avec un immense playsir que vous avez trouver où étaient vos intérêts et que vous avez fort bien compris que vous deviez faire preuve d'intelligence, pour la bonne suite de vos petites affaires, qui si j'en crois les langues bien pendues du palais des Doges ne seraient pas toujours bien claires... Mais loin de moi l'idée de prêter attention à de tels ragots...
Voyez-vous, je n'apprécie sans doute pas plus que vous l'actuelle mandature Dogale et croyez-bien que si je puis, avec vostre soutien stratégique et à travers vos possessions faire fructifier une certaine idée de Venise plus proche de l'humanisme, je ne m'en priverai pas.
Vous pourrez, tant que je serai en vie, et plus encore si je devais occuper d'importantes places au prochain Conseil, diriger vostre domaine comme bon vous semble, mener vos affaires à vostre guise qu'elles fussent de bon aloy ou non... et même, oui, même vous voir dispensé d'impôts pour vostre exemplarité à la bonne défense de la cause Vénitienne qui est la mienne...
Evidemment, vous comprenez bien, toute chose égale par ailleurs, que s'il m'arrivait malheur, et étant sans doute le seul seigneur miséricordieux à l'attention de vostre peuple, sur Venise, vous risqueriez fort une spoliation, voire pire.
D'autant que mon notaire, ce ladre d'Armando Elibori conserve, bien précautionneusement, en ses coffres, mes testaments cachetés... et que par quelques concours de circonstances, sans doute un soir de beuverie, vous savez ce que c'est puisque vous n'este point mohametan, n'est-ce pas, bref il se trouve que je ne lègue point que des biens, dans ma décharge testamentaire, mais également beaucoup de vérités, concernant les choses de ce monde. Et parmi les choses de ce monde, voyez-vous, il en est certaine qui concernent la Vénitienne Croatie... et ses Seigneurs... Comprenez bien ainsi que vos intérêts, désormais, dépendent aussi des miens, de mon bonheur et de ma bonne santé.
Mais cessons de palabrer en affaires, voulez-vous ! Ce n'est point ce qui nous est le plus playsant, dans cette vie, n'est-ce pas ? Pensons d'avantage à célébrer la vie ! En cela je suis heureux de vous apprendre que quittant Insula ce prochain dimanche, ma flotte fera route vers la Sérénissime et mouillera au large de la Croatie Vénitienne, et donc de vos terres, en fin de semaine prochaine. Si bien entendu, le grand architecte nous en laisse le loysir. Nous aurons alors sans aucun doute la joie de pouvoir partager le culte de l'office dominicale ensemble, dans l'une de vos bien belles chapelles...
Aussi monsieur, il va de soi que nous passerons quelques temps sur vos terres, moi et mes hommes. Quelques temps que nous souhaitons festifs et amicaux. Pensez donc à ce que digne hébergement en vostre demeure nous soit réservé. Nous festoierons en l'honneur de nos bons accord et de la Vénitienne Croatie ! Et si donzelles vous pouviez convier, par la même, car je sais les blondes Croates fortes accortes, cela nous ravirait au plus haut point, croyez-moi.
Enfin, si vous aviez l'obligeance de me préparer l'entrevue avec ce barbaresque de vos amys, j'en serais fort aise. Il vous reste une semaine. Connaissant vostre intelligence et vostre talent de persuasion, vous n'aurez pas grand mal à me présenter un Chef Mauresque ou Algérois digne de ce nom, pour le dîner, j'en suis certain. D'autant que vous n'êtes pas sans savoir qu'il serait fort fâcheux que le destin nous prive d'un tel hôte... Pour vostre bonne motivation, Mon Sieur, croyez-bien que les quelques hommes promis, leurs armes, ainsi que quelques précieuses ressources, seront mis à vostre disposition dès que nous aurons eu pleine satisfaction.
Bien à Vous,
Seigneur Venanzio Arimondo De Treviso, Patricien Electeur de la Sérennissime République de Venise.