Le gout du sang et du fer est la même, qu'il soit saint ou Ottoman.
C'est à peu près tout ce que PAC pouvait penser après cette nuit de bataille.
Une bataille rapide, mais peu rentable. Il fallait avant tout tester l'efficacité de son escouade, et l'expérience primait sur l'essence encore une fois.
Il se détourna du spectacle du port de Wvirda en feu pour remplir son carnet de bord dans sa cabine. L'odeur de la poudre laissait place à l'odeur du cuir et du parchemin.
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1er Juillet 1573
Nous avons pris la mer au soleil couchant, et nous avons profité de vents favorables. Mer calme.
Nos 12 galions ne débordaient pas de héros, mais une simple poignée de courageux jeunes recrutés y étaient embarqués, motivés par leurs foi ; amplement suffisant pour mater les hérétiques.
Nous avons pris l'ennemi par surprise, sous un ciel noir d'encre. Nos galions ont fait feu sur les créneaux, et l'ennemi n'a répondu que timidement à nos salves. Déjà une brèche était formée et nous débarquions nos troupes, hurlant comme 1000 soudards se disputant une pucelle.
Ils ne trouvèrent dans l'enceinte que cadavres en charpie, et maisons barricadées.
C'est lors du transfert du maigre butin uniquement constitué d'armements en nombre réduit mais d'une manufacture excellente - 11 canons, 4 épées, 1 lance, 4 arquebuses de Janissaire, 3 plastrons en cuir et un forgé, et 2 boucliers - que nous avons seulement eu à subir des pertes.
Nous n'avions pas vu surgir le galion du port, et ses tirs surprirent le galion en tête de notre cortège macabre. Bien mal lui en pris, les 11 autres lui donnèrent la leçon du nombre, chantant de leurs voix tonnantes un requiem marin.
Nous armerons nos prochains navires de ces canons Ottomans, pour donner à notre orchestre des sonorités exotiques.
Epuisé, il se laissa tomber dans sa couchette, bercé par le roulis qui l'emmenait vers son domaine hispanique.