Fiorenza remercia Venanzio avec un chaleureux sourire, resserrant sa veste au-dessus de ses épaules. Cela dit, peu importait bien que le froid hivernal ait colonisé l'étage, ils n'y feraient très vite plus du tout attention. Elle ouvrit la porte de sa chambre, le laissant entrer et referma à clé, déposant la clé et le chandelier sur une table où s'empilaient divers ouvrages. Puis elle s'approcha de la fenêtre pour observer distraitement le spectacle de la neige se déposant sur les terres du domaine, les enveloppant dans son silence.
Ce soir, les cris des révoltés ont cessé. J'ose encore espérer que peu d'entre eux seront couverts d'un suaire blanc quand viendra le jour...
Il la prit dans ses bras et elle le serra fort contre elle, comme pour chasser les images qui lui venaient à l'esprit. Aujourd'hui, il avait accompli un geste fort en amenant Valerio. Ce n'était pourtant qu'un réfugié parmi tant d'autres, une simple lumière, mais la lumière d'un phare au cœur de la tourmente, un phare porteur d'espoir. Elle caressa avec tendresse la joue de son amant qui recula pour mieux la contempler. Puis, guidé par l'obscurité, il glissa dans son dos et, avant que la comtesse ne puisse ajouter quoique ce soit, elle sentit les attaches de sa robe se relâcher. Elle sourit, retrouvant une légèreté mêlée à l'impatience stimulée par le désir. De nouveaux baisers furent déposés dans son cou et sur sa nuque, lui provoquant un agréable frisson le long de l'échine. Elle ne prêta guère attention à sa propre nudité jusqu'à qu'elle sente le corps de Venanzio contre le sien. A nouveau face à lui, elle le regarda attentivement, glissant ses mains de son visage à son torse.
Voilà mon beau lion de Saint-Marc !
Joueuse, elle le guida jusqu'à son lit où elle s'allongea, l'attirant à elle. Ses lèvres trouvèrent les siennes un long moment puis elle mis fin à leur baiser pour murmurer à son oreille.
Venise, vous êtes ma plus délicieuse amante... Et toi, mon plus bel amour.
Elle eu alors la surprise de le voir glisser encore une fois le long de son corps pour mieux atteindre le fruit auquel il avait précédemment goûté.
Venanzio... Qu'est-ce que vous... oh !
Et naturellement, les braises du foyer furent ravivées, et le fruit, à nouveau comblé de douceur. La jeune femme, ayant déjà trouvé le paroxysme en tel endroit, fut d'autant plus réceptive qu'elle ne tarda pas à montrer les signes d'une nouvelle jouissance. Alors, les caresses s'arrêtèrent, le vénitien l'observant avec un sourire malicieux. Puis, il reprit son œuvre pour mieux l'arrêter encore à l'instant critique. Fiorenza tint bon un troisième retour, mais quand, au bord de l'évanouissement, elle se vit encore privée de son cher paroxysme, elle redressa le buste, emportée par une passion frustrée.
Venanzio, arrêtez de me torturer !
Toutefois, elle aurait menti si elle avait prétendu trouver cela insupportable. Dans un rire, elle le laissa remonter jusqu'à ses lèvres en lui ouvrant les monts de ses cuisses. Puis, Sans cesser de l'embrasser, elle l’accueillit en elle, marquant une inspiration. Durant tout le temps où ils s'aimèrent, elle le serra contre elle, remontant tantôt ses cuisses contre les siennes, parcourant tantôt frénétiquement son dos de ses mains hagardes. Puis, dans une dernière danse haletante, elle atteignit enfin son cher paroxysme, le laissant s'exprimer de tout son saoul. Lentement, ses muscles se relâchèrent et elle reposa sa tête sur l'oreiller, gardant son amant contre son sein.
Si Viale m'avait un jour offert cela, je l'aurai supplié de ne pas partir pour Lépante...
Ses yeux se reportèrent sur les carreaux de la fenêtre derrière lesquels se dessinaient les flocons de neige. Tout en caressant les cheveux du vénitien, elle inspira fort et son expiration eut des airs de libération.
Enfin, je me sens exister !
_________________
|