Le prince, assis sur son trone, observait cet homme discourir, avec un certain respect, voire même une certaine admiration. Il se dit que cette audience prenait une orientation fort plaisante.
- Mon bien cher Mon Sieur Benarolla, soyez assuré que vostre prince vous entend avec intérêt. Avec fort grand intérêt, même. D'autant plus grand intérêt que vostre bon avis rejoint le sien... Je vois que nostre église est emplie de gens fort éclairés, dit-il en haussant la voix, avec l'espoir que le Nonce, à peine sorti, ne l'entende encore... Surtout à Gênes...
Il se leva et se plaça amicalement face à ce Benarolla.
- Mon Seigneur, je me fais fort de vous confier cette tache... d'information de nostre Saint Père... et de persuasion aussi... Quant aux révoltés, nous allons en effet les remettre en bon ordre, celui de Dieu. Je vais ordonner à nos troupes de reprendre au plus vite le contrôle de nos bourgades et de faire cesser ces diaboliques assemblées. Ils pourront user des armes à feu et de tout moyen belliqueux en nostre possession, contre le peuple, à cet effet. Je compte sur vous pour nous dresser les listes précises des meneurs afin que nous les fassions mettre aux arrêts et que nous les jugions selons la volonté de nostre seigneur Jésus Christ. Il vous incombera aussi de les soumettre à la question et de leur faire expier leurs pêcher comme le prescrit nostre droit.
Sur ces mots, les courtisans de sa cour se mirent à admirer et respecter Benarola. Della Rovere lui posa la main sur l'épaule.
- alors mon cher Benarola, qui selon nous, devons nous chatier en premier si nous voulons couper la tête au diable qui anime cette révolte ?
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