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Forum du jeu de rôle en php "Guerres de Course"
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 Sujet du message: Parlementations
MessagePublié: Décembre 23rd, 2012, 8:24 pm 
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Assis à l'écart, dans une alcôve de la grand-salle, Fiorenza Della Rovere et son conseiller Giuliano s'entretenaient à propos des "affaires autrement plus importantes" pour lesquelles ils avaient justement fait le déplacement.

Le plus simple, pour commencer, serait de nous adresser au Chevalier Hospitalier Giovani De Salvierri. Avec un peu de chance, nous bénéficierons de sa relative neutralité et il nous conseillera pour obtenir des renforts.

Le plus important est de pouvoir s'assurer que nous ne subirons pas les retombées de nos actions une fois de retour à Pesaro. Nous devons à tout prix contrôler ces hommes, qu'ils soient mercenaires, anciens prisonniers ou chevaliers. Au moindre signe de trahison, nous devrons les éliminer.

La jeune femme soupira, repoussant son assiette quasi-pleine du revers de la main.


Vous êtes parfois d'un pessimisme navrant, Giuliano. Il va falloir que vous songiez à vivre un peu pour vous une fois que le problème de l’insurrection sera résolu.

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 Sujet du message: Re: Parlementations
MessagePublié: Décembre 23rd, 2012, 11:45 pm 
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Fort détendu par sa séance aux termes, le Vénitien Arimondo se présenta, en compagnie de son jeune fondé de pouvoir, à la porte de la vaste salle à manger.

Quelque chose avait changé, dans l'attitude de son jeune ami, qui semblait soudain saisi d'une mâle assurance. Un état de chose qui ne manqua pas d'amuser Venanzio...

Le Vénitien avait pris soin, pour paraitre en ce lieu, de revêtir ses plus beaux costumes. Il savait qu'on y rencontrait la plus haute société de ce temps et il avait quelques intérêts à placer...

Il toisa les quelques personnalités qui, autour de quelques festins, s'amusaient à décider de l'avenir du monde. Il considéra avec une certaine angoisse la façon dont certain, décortiquant une cuisse de poulet, scellaient le sort de milliers de personnes. Il interrompit quelques secondes son tour d'horizon en saluant de la tête son vieil ami Von Metternhoven. Homme de principe et de bienséance, il refusa d'aller le déranger.

Mais c'est cette magnifique Dame, près de la vaste fenêtre, qui retint véritablement son attention.

- Ce n'est point que Sieur De Metternhoven ne fut à nostre goût mais avouons que ceste charmante Dame, près de la vaste fenêtre nous semble plus avenante... D'ailleurs... Ne serait-ce point, mon jeune Amy, ceste Dame que nous entraperçumes tout à l'heure, alors qu'en tenue de nature, nous devisions aux jardins ? Saurais-tu me dire qui elle est ?

- Vous n'êtes donc pas au fait, Mon Seigneur ?

- Pas le moins du monde, mon jeune amy... mais je compte sur toi pour m'éclairer...

- Il ne s'agit pas moins que de Dame Fiorenza Della Rovere... Patricienne Electrice Gênoise forte habile et de grande lignée... Elle possèderait des terres non loins des possessions Vénitiennes... Urbano... Non pesaro, je crois... Une Dame maîtrisant les arts politiques avec force et habileté, dit-on...


- Pour l'heure, d'habile, mon cher, je n'aperçois que son charmant décolleté... Fascinant décolleté !!! A la limite d'une vertigineuse obscénité contenue cependant par une tenue aristocratique presque frustrante... Oui c'est fascinant, tu ne trouves pas ? Gênoise... C'est malheureux ! Cette beauté étonnante mériterait de revenir à Venise !!! Venise mériterait sans doute une telle... Della Rovere, dis-tu... En effet ! Pour de la haute lignée, c'en est une... Je n'ai pas entendu que du bien de ceste famille... Mais tu me connais, je ne crois jamais ce que l'on raconte. Je ne crois qu'en mon expérience... Et en nostre Seigneur le christ, cela va sans dire... Mais qu'est-ce qu'une fille à papa telle qu'elle peut bien venir faire en ce lieu réservé à ce que le vaste monde produit de plus cynique, pervers et manipulateur ?!

- Si vous permettez, Mon Seigneur, le plus simple ne serait-il point d'aller le lui demander ? Osa le jeune fondé de pouvoir.

- Et bien ! Je vois que l'élève dépasse le Maître ! Assurément ! Nous allons le lui demander...

Sur ces paroles, le Vénitien s'en alla d'un pas décidé vers la gente Dame de Gênes. Arrivé à sa table, il se para de toute sa superbe pour exécuter une révérence appliquée... Toute aussi appliquée que celle qu'il avait exécutée dans les jardins... A la différence que celle-ci fut habillée... Puis se redressant et défigurant le secrétaire de Dame Della Rovere, avec une moue qui osait le mélange des genres, en l’occurrence l'amusement et le dégoût, il posa sa plus belle voix.

- Ma Dame, permettez-moi un compliment... Votre décolleté sublime votre beauté et illumine ces lieux. Seigneur Venanzio Arimondo de Treviso, pour vous servir. Je serais fort honoré, Madame, si vous me laissiez vous faire découvrir la spécialité de ce lieu : le Caffe Con Grappa... Spécialité certes importée de Venise, et moins féérique, ici, qu'en nostre bonne place San Marco, mais qui, je l'espère, saura tout de même mettre en vostre bouche un goût plaisant, un goût de nature à vous faire aimer la vie, un goût de nature à offrir les réponses aux questionnements que vous estes venue poser ici...

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 Sujet du message: Parlementations
MessagePublié: Décembre 24th, 2012, 4:18 pm 
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La discussion entre les génois s'interrompit lorsque débarqua un noble vêtu d'un riche pourpoint dont l'étoffe écarlate des manches à crevée comme la collerette indiquaient une vocation indéniable de paraître. A ses côtés se trouvait un jeune jouvenceau. Si le premier arborait un sourire confiant et charmeur, le second paradait presque comme un coq.
Sur l'estrade qui leur était dévolue à l'étage, les musiciens commencèrent à jouer une nouvelle mélodie.

Fiorenza releva la tête quand le noble s'adressa à elle et, après une certaine réflexion, elle reconnu l'homme qu'elle avait aperçu nu à l'entrée des bains. La grimace visible sur les traits de Giuliano la conforta dans ce sentiment. Le moins que l'on puisse dire, c'était que le seigneur en question allait droit au but. L'ombre d'un sourire naquit sur ses lèvres. Un vénitien, une cible idéale qui venait s'offrir à elle la bouche en cœur. Cela promettait une discussion divertissante.


Saluti signore, lança-t-elle sur un ton cordial. Et salut à vous, jeune homme.

Buonasera, lâcha de mauvaise grâce le secrétaire en toisant le soi-disant "fondé de pouvoir".

Signore Arimondo, je me nomme Fiorenza de la famille Della Rovere et voici mon conseiller Giuliano Arbini. Ainsi, c'est donc vous que nous avons aperçu en tenue d'Adam depuis la galerie donnant sur la cour intérieure? Si tel est le cas, vous me voyez enchantée de faire votre connaissance. Mais, je vous en prie, asseyez-vous.

D'un geste de la main, elle enjoignit les deux hommes à prendre place face à eux et bu une gorgée de vin sans quitter le vénitien des yeux.

En ce qui concerne mon... "décolleté", je ne vous apprend probablement rien en vous disant que les patriciennes portaient déjà le même au siècle dernier. J'ose donc espérer que vous n'êtes pas triste au point de n'avoir jamais pu admirer ce classique de la mode florentine. Et pour ce qui est de ma beauté, je vous remercie et je dois avouer que ce costume vous pare de superbe et offre un intéressant paradoxe avec votre tenue précédente. Enfin, loin de moi l'idée de réprouver ce contraste. Après tout, vous autres vénitiens avaient toujours été un brin... excentriques.

Reposant son verre, elle écarta alors les mains, enthousiaste.

Mais si Venise s'invite à ma table, autant que je fasse honneur à ses spécialités! Oui, faites-nous donc goûter ce fameux "Caffe Con Grappa"!

"Après, nous passerons aux choses sérieuses, mon cher Arimondo, puisque vous en avez décidé ainsi". Glissant un regard complice à Giuliano, elle attendit que le signore passe commande.

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 Sujet du message: Re: Parlementations
MessagePublié: Décembre 26th, 2012, 1:56 am 
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Tout en battant le rythme de ses botes, le Vénitien fit signe de la main pour passer commande. Il avait toujours été sensible à la musique qui provoquait, chez lui, des réactions physiques incontrôlables.

- Quelle charmante musique, vous nous avez commandé là, Ma Dame ! Vous êtes une personne de goût et cela vous honore ! Ainsi vous aimez la danse ? Je me ferai un plaisir, alors, Ma chère, si vous le permettez, du moins si vous m'en faisiez l'honneur et si la Vénitienne présence ne devait vous importuner, de vous convier, l'un de ces prochains soirs, à l'une des fêtes données en mon Palazzio ! Je vous promets que je ferai tout pour être digne du goût et de... l'excentricité Vénitiennes...

Il ne put retenir un sourire. Il hésita néanmoins à surenchérir. Il était au fait des usages et l'on ne jouait point avec une Dame de haut rang comme on pouvait jouer avec ses amis et amies du peuple. La retenue était d'usage... Du moins tant qu'il n'eut pas cerné précisément la personne. Cependant, il y avait en lui quelque chose qu'il ne maîtrisait pas quand une personne l'attirait...

- Ma Dame, daignez accepter mes excuses si vous avez mal perçu mon compliment, concernant vostre charmant décolleté... Fit-il en effleurant outrageusement, de sa main droite et assurée, la bordure du tissu soyeux de sa robe princière... Ou si mon parlé Vénitien est difficilement compréhensible au Palais San Giorgio... Nous ne sommes pas, croyez-le bien, Ma Dame, nous, Vénitiens, rustres au point d'ignorer que ce type de décolleté est porté de longue date par les illustres Dames... Nous avons même, je crois, par nostre prompte industrie et nostre savoir dans l'art de la soie, été parmi les premiers au monde, et dans nostre soucis de sublimer les Dames, à engendrer de telles parures. Je voulais avant tout signifier combien, ce type de décolleté, justement, et finement choisi, en cela soyez-en félicitée, mettait en valeur la beauté qu'il contenait. Et avant tout la vostre, de beauté, Ma Dame... J'espère que ceste précision dissipera le malentendu... Ne pensez pas, Ma Dame, que je sois à ce point débauché que je puis me permettre de vile bassesses auprès d'une Dame. Il n'est point de bon usage de se fier à ce que l'on aperçoit fugacement. Quand bien même cette vision fut celle d'un gentilhomme en tenu d'Adam... Il convient d'avantage de se fier à ce que l'on expérimente vraiment. Oh certes, en certaines circonstances, je puis m'adonner à des choses basses... mais toujours dans le respect du bon vouloir de l'Eglise... Et surtout toujours selon le consentement et le bon vouloir de ce Dames, croyez-le bien.

S'il ne se sentait ni la force ni la stupidité de provoquer au delà des usages cette Dame au risque de passer pour ce qu'il n'était pas (en cela il se surprit à ne pas vouloir la décevoir... Chose qui l'étonna et le perturba quelques secondes), le secrétaire de cette dame, par contre, faisait à ses yeux, une proie de choix. D'autant plus qu'il avait remarqué la lassitude avec laquelle elle considérait cet austère et prude homme d'affaires... étriqué dans son costume qui semblait tailler dans la rigueur, empreint d'une précieuse maladresse et affublé d'un teint si verdâtre qu'il eut été prompt à rassurer un cadavre de quinze jour. Et puis ce secrétaire semblait l'observer avec un mélange de crainte, d'arrogance, de mépris voire de profond dégout... Il n'en fallait pas plus pour attiser l'esprit provocateur du Vénitien.

- Et vous, Mon Sieur, Est-ce que l'air de ce lieu vous sied ? Demanda-t-il à l'homme qui semblait fort mal à l'aise...

Il aperçu fugacement le regard rieur de Dame Della Rovere et cela l'encouragea à poursuivre.

- Il me semble en tout cas, reprit-il sur le ton de la confidence et s'approchant avec un sourire charmeur du visage du brave homme, que cet air ne peut vous faire que le plus grand bien... Je vous suggèrerais d'ailleurs les bains... Ils sont du plus bel effet sur l'homme à responsabilité. Regardez-moi, comment me trouvez-vous, Mon Sieur ? Très sincèrement... N'ai-je pas bonne mine ?

Le secretaire trépignait sur sa chaise, tentant, tant bien que mal de rassembler ses pensées pour dire au Vénitien combien il le haïssait, en cet instant... mais rien ne sortit et la sueur perlait à son front.

- Oh mais peut-être êtes-vous effrayé à l'idée d'y rencontrer des nymphes ?! C'est donc cela ! Et bien n'ayez crainte, mon bon Amy ! Je puis régler cela et n'y convier que des éphèbes, si vous êtes plus enclin à trouver la paix en cette nature là ! Nous avons ici, en effet, de jeunes jouvenceaux qui sauront appliquer sur vostre auguste personne les massages les plus délicieux, croyez-moi ! Et avec un savant dosage de femelle douceur et de mâle force...
fit-il en dévisageant son jeune ami qui se sentit soudain très mal à l'aise et tenta, tant bien que mal de réprouver les paroles de son Maître par quelques gestes et postures outragés... Croyez-moi, pour l'avoir tantôt expérimenté, et bien qu'à titre privé je préfére les huitres aux escargots, c'est une expérience toute à fait exquise...

Devant le regard horrifié du brave homme, le Vénitien ralentit son assaut et se tourna vers Fiorenza, heureux d'observer un certain amusement sur son visage.

- Qu'ai-donc dit de mal ? Il n'y a aucun mal à accepter la nature telle qu'en sa grande sagesse, nostre Seigneur le Christ l'a mise en nous, n'est-ce pas Ma Dame ? Surtout quand celle-ci sert l'amour... Bien mais arrêtons-là si mes paroles sont promptes à choquer de chastes esgourdes... Ce n'est point, croyez-moi, le but recherché... Voyez-vous, j'aime tant à sentir injutice et bêtise humiliées qu'à voir intelligence et beauté sourire. C'est ainsi... En effet, Ma Dame, je suis un Vénitien quelque peu excentrique... Je peux cependant être féroce et implacable. Tout dépend si l'on choisit à mon endroit l'affection... ou le ressentiment...

Une accorte donzelle aux formes voluptueuses, blonde et généreuse qu'on aurait dit tout droit sortie d'une taverne germaine, leur apporta le café et la grappa...

- Ah voilà bien belle chose, lança Venanzio, en observant sa généreuse poitrine... Alors, Ma Dame Fiorenza Della Rovere, je brûle de vous demander ce que vous êtes venue chercher en ces lieux... Puis-je vous aider de quelque manière ? Ou peut-être apprécieriez-vous que je vous servis de guide... Il y a tant de surprenantes choses à découvrir, tant de mystères insondables, tant de secrets politiques ou... sensuels... à percer, en ces lieux et sur la surface de ce vaste monde... Aussi, je serais honoré, ma Dame, d'estre vostre éclaireur, croyez-le bien... Mais vous pouvez tout aussi bien me demander de disparaître à jamais... Alors, je m'exécuterai... Disons que dans ce cas, je m'empresserais d'aller deviser, avec nostre bon Monsieur De Metternhoven, sur l'art de conserver fière allure aristocratique quand on est barbu et cependant vêtu comme une catin... fit-il en la servant et en indiquant, de sa tête, la table du prince Kathanien, au fond de la salle... Mais croyez-bien que j'éprouverais bien moins de plaisir qu'en vostre charmante compagnie... Conclut-il.

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 Sujet du message: Re: Parlementations
MessagePublié: Décembre 26th, 2012, 5:41 pm 
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Fiorenza sentit une intense crispation gagner Giuliano, jusque dans ses doigts qui se serrèrent compulsivement. Il en était toujours ainsi lorsqu'il se retenait de molester furieusement un homme, quel que soit sa classe sociale.
La colère muette du conseiller atteignit des sommets lorsque le vénitien effleura le col de dentelles ornant la gorge de sa maîtresse. Toujours souriante, la comtesse posa une main sur son avant-bras, serrant légèrement pour lui sommer de reprendre son calme.


Des festivités! Voilà une perspective qui nous réjouis, mon conseiller et moi. Vous pouvez compter sur notre venue.
Je vous remercie de faire ainsi preuve de courtoisie à mon égard pour louer ma-dite beauté avec une quasi-sacralité mais je vous en prie, ne vous sentez pas contraint de justifier les raisons de vos petites réceptions thermales dans un velours de mondanités poétiques.


Le vénète approcha alors son minois de Giuliano avec un air de gourmandise. Ce dernier, jusqu'alors paré de sa superbe irritation, recula avec l'inquiétude d'un chaton confronté l'inconnu.

Signore, que...

Au fond de son regard se mêlaient la répulsion et un contradictoire jeu d'émotions.

Je vous remercie mais je ce sais ce qui est bon pour... Peu me chaut que vous... Oui, vous avez... bonne mine.

A présent, l'Arbini rougissait et il vira intégralement au cramoisi quand le seigneur lui exposa les bienfaits des récréations viriles. Pendant ce temps là, Fiorenza observait les deux hommes avec une curiosité amusée. Certes, le comportement d'Arimondo était pas réellement surprenant, les habitants de la Sérénissime tenant autant à se démarquer par leur coutume que leur ville sur la scène politique mais il y avait en cet homme une sorte de provocation poétique qui masquait une grande intelligence.
Cela dit, il ne parviendrait jamais à endormir sa méfiance autant qu'à troubler son secrétaire.


Prenant la spécialité vénitienne entre ses mains, elle en bu deux gorgées avant de répondre, tout sourire.

Hé bien, ce caffe est délicieux, je vous remercie de me l'avoir fait partager. Et voilà que nous y sommes, ce présent contre quelques... confidences? Il est vrai que j'en sais davantage sur vous en une poignée de minutes que sur mon père en vingt-sept années. Au risque de vous décevoir, cependant, la raison de ma venue à Insula n'a rien d'un "mystère insondable" destiné à couvrir de "sensuels" "secrets politiques". Non, je suis venue ici avant tout pour me ressourcer et échapper à l'hiver humide qui s'est installé dans le comté d'Urbino.
Oh et bien sûr, il est hors de question que je vous chasse, non! A dire vrai, je crois que je commence à apprécier votre compagnie.

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 Sujet du message: Re: Parlementations
MessagePublié: Décembre 27th, 2012, 2:22 am 
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Le Vénitien fut saisi d'un élan qu'il n'avait pas ressenti si intensément depuis bien longtemps. Cette Dame était tenace sans être revêche, elle savait être enjouée, avoir de l'esprit. Cela lui plut.

- Oh Ma Dame, croyez-vous vraiment que je puisse penser, ne serait-ce qu'une seconde du temps de nostre seigneur, que vous vaudriez un Caffe ?! Fut-il agrémenté con Grappa ? Vous m'en voyez fort peiné. Croyez-moi, Gente Dame de Gênes, aucun cadeau ne serait assez beau et non plus assez digne pour acheter ce que vous me semblez estre, à l'instant ! Et je ne commettrai point la bassesse de vous en présenter un contre faveur. Sachez, Ma Dame, que Venanzio Arimondo, patricien Vénitien, en titre des domaines Arimondo, dans la province de Treviso, n'offre de présents que par son grand playsir et que, dans tous les cas, son don, toujours, est un don véritable parce qu'il n'est point voleur. Si Valeur et Voleur commencent et s'achèvent de concert, entre temps, le a de l'Amour l'emporte toujours sur le o de l'odieux. Vous me voyez navrez, Madame, d'avoir pu laisser paraître de moi un homme qui soudoie. Vraiment. En cela, je vous présente alors mes plus plates excuses.

Il la fixa droit dans les yeux et ce regard le fit trembler quelques instants, tant il lui semblait profond et mystérieux... Il n'en laissa rien paraître. Sans doute en avait-il vu d'autres...

- Quant à vostre visite en ces lieux... C'est donc cela ! Et uniquement cela ! J'en suis fort aise.. Vous estes donc venue vous ressourcer... Vous divertir... Et bien sûr uniquement cela... Car évidemment, nous sommes tous ici pour cela et grand Dieu pour rien d'austre...
Vous estes donc venue profiter des oranges, des citrons, des olives et autres bienfaits de ceste belle et pacifiée isle.
Vous estes venues caresser les chèvres que l'on rencontre si souvent, chemin faisant, sur le plateau aride qui domine la mer... Ceste isle est, en effet, tout le monde vous le dira, le meilleure endroit qui fut, pour sympathiser avec nos amies les chèvres... Il n'existe, dit-on, sur la surface du vaste monde, pas meilleur lieu pour caresser leur pelage rêche et mal-odorant !!! Et il est bien convenu que nous sommes tous ici pour cela... Le monde entier vient ici caresser les chèvres.
Comme nous tous, donc, vous estes venue dans le but de manger du fromage au grand air... Ah ce petit fromage, tant sec que nauséabond, patiemment moulé à la main par les vieux bergers à la peau dure et burinée par les vents...
Vous estes venue en ces lieux, comme nous tous, comme ce bon Monsieur De Metternhoven, là bas, afin d'emplir vos poumons de sels salvateurs et vostre panse des bienfaits de dame nature ! Et bien sûr, uniquement dans ce but !
Cela va sans dire...


Il s'interrompit pour porter sa tasse à sa bouche.

- UNIQUEMENT pour vous ressourcer, vous divertir, dites-vous... Oui oui... et voyez-vous, Ma Dame, je vous crois. Oui. En effet... Ou plutôt... je vous comprends... Poursuivit-il posément... Car... Cela ne doit pas estre très facile, en ce moment... Tant il est vrai qu'aux alentours d'Urbino, les temps semblent bien lourds et forts inquiétants, n'est-ce pas ?

Il se rapprocha du visage de Fiorenza et dut fixer un point précis, en l’occurrence son oreille, pour ne pas défaillir face à la troublante beauté qui en émanait.

- Si vous estes venue chercher divertissement, je puis me faire un playsir d'estre vostre bon et dévoué guide... Et pour commencer, je vous conseillerai donc... les bains... Je suis certain que vostre bon fondé de pouvoir se fera une grande joie de vous y accompagner... pour... vous protéger... Et puis, entre nous, vostre présence lui sera, je crois, grandement utile, pour l'aider à assumer, dans l'honneur et la bienséance, ses pulsions envers les jeunes éphèbes... ne croyez-vous pas ? fit-il à voix basse et sur le ton de la confidence, à l'oreille de Fiorenza...

En face, le secrétaire qui n'avait pas clairement entendu cette conversation, mais qui se doutait bien que ce cuistre était en train de rire à ses dépens, se donnait une contenance en buvant bruyamment...
Un sourire, dissimulé tant bien que mal, éclairait le visage du Vénitien quand il se rassit convenablement.

- J'ai ouï dire, reprit-il, que la question fiscale causa bien des tourments, tant aux bourgeois et austres paysans qu'aux Seigneurs et Dames, dans voste partie du vaste monde... Est-ce là baliverne ou me le confirmeriez-vous ? On raconte également que de nombreux nuages commencent à rendre cet hiver bien insupportable, sur ces terres-là de nostre belle Italie. Alors oui, Ma Dame, je vous comprends d'avoir voulu fuir ceste tempeste telle qu'elle s'annonce...
Et puis... qui sait... en venant se ressourcer en ce lieu, on trouve parfois plus que la simple paix du Christ... Plus qu'une simple chèvre à caresser... On trouve parfois des idées rédemptrices et de l'aide promptes à nous libérer... Et alors, il peut que l'on s'en retourne triomphalement... Peut-estre est-ce bien ce que vous estes venue quester ?


Il termina cul sec sa tasse de Caffe con Grappa, puis la reposa avec force et élégance.

- Pour finir, je dirais que si vous estes venue vous divertir et oublier l'hiver, ma couche sera bien aise de vous accueillir, Ma Dame... et avec force et mâle générosité... Ainsi, évidemment, et s'il y tient également, que Mon Sieur vostre bon Secrétaire... En effet, ma couche est grande et hospitalière... A moins que vous préfériez que nous allions, ensembles, caresser les chèvres ? Ce sera tout à vostre Loysir, ma chère... Lança-t-il en souriant.
Si vous estes venue quester de l'aide pour des affaires dangereuses et inextricables, peut-être aussi que cela put m'intéresser... Voyez-vous, encore d'avantage que les ennuis et austres épreuves pour lesquels j'ai fort engouement, j'aime à me mettre aux côtés de la beauté... C'est plus fort que moi... Oui je l'avoue... L'on peut tout risquer si l'on a la beauté avec soi. Le danger ou le risque ne perdurent jamais quand les choses sont entreprises, avec audace, au nom de la beauté...
Dans tous les cas, Ma Dame, il faut que vous sachiez que face aux choses mystérieuses et imperceptibles que vous m'inspirez, je ne me crois pas capable d'estre un jour vostre ennemi.


Un silence s'installa sur ces mots. Il remplit de façon quasi-cérémoniale un verre de cristal avec de l'eau puis le tendit à la jeune femme, la fixant droit dans les yeux.

- Alors ? Dans quel inextricable situation êtes-vous empêtrée, Ma Dame ?

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 Sujet du message: Re: Parlementations
MessagePublié: Décembre 27th, 2012, 2:55 pm 
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Alors que le vénitien développait, de manière fort courtoise et mondaine, le fait qu'il ne croyait pas un mot des raisons qu'elle lui avait précédemment exposé, Fiorenza retrouva l'appétit, piquant allègrement dans son assiette, sous l’œil déconfit de Giuliano.
Naturellement, il était insensé de croire que l'on pouvait leurrer un seigneur patricien de la Sérénissime, assurément fort bien renseigné à propos des affaires gouvernementales, des troubles politiques et autres intrigues croustillantes. Quand un coup de tonnerre résonnait en Italie (et même au-delà), Venise adorait venir y implanter sa semence et la voir prospérer sous la pluie.


Si ce bon Monsieur De Metternhoven aime à quitter les territoires du Saint-Empire pour trouver repos auprès des chèvres insulaires, je suis ravie pour lui et j'en ferai autant. Nous ne sommes jamais, nous autres privilégiés de la caste nobiliaire, assez proche de la terre et de ceux qui la font vivre.

Ayant achevé son repas, la jeune femme resta imperturbable, qu'Arimondo se penche à son oreille ou la confronte à la vérité qu'elle tâchait de lui dissimulait. Seul ce même sourire, cordial, presque doux mais ô combien imperturbable, adoucissait quelque peu le masque de sa neutralité.
De longues secondes s'écoulèrent, suivant la question fatidique. Puis, la gênoise prit une longue inspiration et se tourna vers son secrétaire pour lui murmurer quelques mots.
Les sourcils froncés de protestation, celui-ci répliqua à voix-basse mais de manière suffisamment audible pour le seigneur vénitien.


Signora, de grâce, ne commettez pas d'erreur. Cet homme est notre ennemi et il est entièrement capable de vous appâter pour mieux détruire votre famille et piller sa fortune. Il n'aura pas investi votre dernier palazzo que vous serez déjà réduite à vendre vos charmes ou mendier dans la rue pour survivre.

La comtesse hocha la tête et lui tapota l'épaule pour lui signifier de prendre congé sans tarder. Une fois que le conseiller eut quitté la salle à manger à contrecœur, Fiorenza revint à son noble interlocuteur.

Maintenant que j'ai remercié mon secrétaire pour la soirée, si vous en faisiez de même avec ce charmant garçon que vous avez promu expressément en échange de quelques faveurs intimes?

Son regard bleu se posa sur le jeune "fondé de pouvoir" et elle le dévisagea avec insistance pour lui faire bien sentir qu'il était de trop. De la même façon, le vénitien saurait qu'elle ne dirait rien tant qu'ils n'étaient pas seuls.

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 Sujet du message: Re: Parlementations
MessagePublié: Décembre 27th, 2012, 8:00 pm 
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Le Vénitien toisa également son jeune fondé de pouvoir.

- Alors mon jeune Amy, n'estes-vous point au fait des usages ?

Mal assuré, le jeune homme, hésitant, se leva puis exécuta une maladroite révérence à l'endroit de Dame Della Rovere. Le vénitien le retint discrètement par la manche avant qu'il ne prenne congé puis lui tendit une bourse.

- Cela vous sera fort utile, mon cher, pour faire découvrir, au bon secrétaire de nostre chère amie ci-présente, les joie immodérées des viriles massages...

Le jeune homme saisit la bourse qu'il rangea dans sa poche et tourna les talon.

- Usez, Monsieur, de vostre plus inavouable imagination pour organiser cela et faire en sorte que ce bon Monsieur nous paraisse plus détendu, à l'avenir... Mais cela dit... Pensez en priorité à la bonne résolution de mes affaires, jeune homme...

- Bien sûr, Monsieur, il ne m'a jamais été question d'en différer l'exécution...
fit le garçon sur un ton obséquieux.

- Je ne suis pas né d'hier, mon jeune amy, et je ne connais que trop la nature humaine pour l'avoir déjà, vous l'imaginez bien, éprouvée en moi-même... Conclut le Vénitien sans le regarder s'éloigner...

Il n'était plus qu'en la seule présence de Dame Della Rovere et cela semblait le satisfaire au plus haut point, même s'il s'efforçait de dissimuler sa joie. Avec assurance et désinvolture, il se cala nonchalamment au fond de son fauteuil puis la dévisagea avec un large sourire.

- Alors, Ma Dame, nous voici seuls... Nous avons donc le choix... Ou nous cédons aux pulsions de nos corps complémentaires et nous ébattons voluptueusement et fougueusement, sur ceste table... Mais en ces lieux, et à la vue de notre bon Monsieur de Metternhoven, ce serait, convenons-en, fort osé... et bien que cette idée me fut des plus agréables, je doute fort qu'elle fut judicieuse... Ou vous me dites enfin tout ce qui vous préoccupe et nous voyons si nos intérêts peuvent converger...

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 Sujet du message: Re: Parlementations
MessagePublié: Décembre 28th, 2012, 5:57 pm 
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Fiorenza regarda le jouvenceau partir, se demandant bien quel rôle il pouvait jouer dans la "bonne résolutions des affaires" d'un intriguant patricien vénète. Mais peut être se fourvoyait-elle sur son compte, oui, après tout, peut être cet adolescent avait-il été formé aux arts de la rhétorique et de la stratégie politique.

Seule face à Arimondo, la jeune femme commença par terminer son caffe, sans doute pour se donner contenance, mais elle manqua de s'étrangler à la dernière gorgée quand il surenchérit avec une nouvelle provocation bien plus directe.
Elle étouffa une brève toux à l'aide de sa serviette et s'efforça de reprendre de l'assurance pour répondre.


Je n'ai pas le souvenir que les représentants de cités-état rivales comme Gênes et Venise aient coutume de conclure un Traité de Paix ou de simples négociations en se donnant charnellement l'un à l'autre. Mais au besoin, je vérifierai...

Elle se sentait légèrement plus tendue, confrontée directement à lui. Sans doute en grande partie à cause de l'erreur tactique majeure qu'elle s'apprêtait à commettre dans l'instant.

Je suis une Della Rovere, commença-t-elle très sérieusement. Cela signifie qu'en mon nom et mon sang, je ne trahirai ni ma famille, ni ma "Superbe" République. Du moins, c'était le cas jusqu'à que je rentre en conflit avec mon père Guidobaldo sur la question des taxes prélevées à Urbino. Je ne vous apprends surement rien en vous disant que la population est au bord de la révolte. J'ai tenté de négocier un assouplissement fiscal mais je m'y prends trop tard... Urbino se rebellera et sera matée dans le sang, ce n'est qu'une question de jours.

Je suis née à Urbino et je me refuse de fermer les yeux sur le massacre qui se profile. C'est la raison pour laquelle j'ai décidé de m'opposer dans cette affaire à mon père et duc, représentant des Della Rovere à Gênes. "Répondez au fou selon sa folie." dirait More. La majorité des hommes que j'ai à ma disposition lui obéissent alors je n'ai d'autre choix que chercher des renforts là où il ne le soupçonnera pas... J'ai donc pensé aux Hospitaliers d'Insula. Giuliano m'a accompagné et il a toute ma confiance. Derrière ses airs profondément revêches et conservateurs, il m'est toujours resté loyal en dix ans.

Et voilà, à peine arrivée, que Venise me propose son aide. Je vais vous dire, je ne suis pas surprise que l'idée vous séduise. Les conflits affectant l'ennemi génois est une source d'extrême satisfaction pour la Sérénissime. Nos cités sont des géantes qui guettent la moindre faille de l'autre pour s’engouffrer dans la brèche et tirer profit de toute insurrection, guerre, conflit diplomatique ou coup d'état.
Vous aussi, quand vous aurez les cartes en main, vous désirerez obtenir votre part du gâteau. Je ne vous en veux pas, cela fait partie du jeu. Mais il y aura également un prix à votre assistance, il y a toujours un prix.
Celui que j'aurai à payer à Gênes équivaudra à mon bannissement dans le meilleur des cas si j'échoue.
Mais sincèrement, j'aimerai que vous me donniez sans détour ni métaphore, et si jamais nos intérêt convergent, le votre...


Elle le fixa sans ciller, attendant sa réponse.

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 Sujet du message: Re: Parlementations
MessagePublié: Décembre 28th, 2012, 10:21 pm 
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- Ma Dame... Je vous ai donné mon nom. Venanzio Arimondo. Je suis lui. Et je le suis bien avant d'estre Vénitien. Venise, ma belle Venise , je lui ai donné mon coeur et mon âme. Mais elle ne m'appartient pas plus que je ne lui appartiens ! Tout homme qui prétend détenir Venise et qui prétend parler en son nom commet un viol ! On peut appartenir à Venise mais Venise n'appartient à personne. Et ses voies sont comme celles du seigneur, impénétrables ! C'est bien pourquoi tout vénitien est un homme libre ! Alors de grâce, Ma Dame, cessez de me voir comme un de ces cuistres qui osent parler au nom de Venise sans la respecter et sans savoir qu'elle est D'ABORD un lieu créé pour résister et être libre.

Il marqua une pause pour boire un verre d'eau.

- Résister, oui, car c'est en adoptant des marais dont personne ne voulait, pour se protéger des barbares invasions, que nos ancêtres, descendant des patriciens de Rome, ont pu résister. Etre libre car c'est dans la nature Vénitienne et on ne le lui retirera jamais. Ma réponse vous semble longue et tordue, n'est-ce pas... Vous vouliez du bref et du rapide... Et bien prenez vostre mal en patience et permettez-moi de déplier ma réflexion jusqu'au bout... Vous verrez que ma réponse simple, claire et sans contours y réside... Précisa-t-il à une Fiorenza qui semblait s'impatienter...

- Un bon Seigneur du Royaume de France, lettré et humaniste, répondant du nom de la Boétie, a dit, il y a quelques années, ou devrais-je dire, à écrit : «Celui qui verrait les Vénitiens, une poignée de gens vivant si librement que le plus misérable d'entre eux ne voudrait pas être roi, nés et élevés de façon qu'ils ne connaissent d'autre ambition que celle d'entretenir pour le mieux leur liberté, éduqués et formés dès le berceau de telle sorte qu'ils n'échangeraient pas un brin de leur liberté pour toutes les autres félicités de la terre... Celui, dis-je, qui verrait ces personnes-là, et qui s'en irait ensuite sur le domaine de quelque "grand seigneur", y trouvant des gens qui ne sont nés que pour le servir et qui abandonnent leur propre vie pour maintenir sa puissance, penserait-il que ces deux peuples sont de même nature ? Ou ne croirait-il pas plutôt qu'en sortant d'une cité d'hommes, il est entré dans un parc de bêtes ? » J'avoue relire souvent cette citation, fit-il en éclatant de rire... Nous avons tous nos défauts, n'est-ce pas ? Libre. Venise m'ordonne la liberté, voyez-vous. Aussi, je ne parlerai pas ici au nom de Venise, Ma Dame, mais au nom du Vénitien que je suis. Libre.

Il la dévisageais avec amusement mais surtout avec bienveillance. Les paroles de Fiorenza avaient été celle d'une humaniste, quand bien même ne l'aurait-elle pas souhaité et c'était cet humanisme spontané, involontaire, presque, qui lui plaisait. Elle n'était pas vraiment la fille de bonne famille qu'il avait envisagé au départ. Aussi n'avait-il pas envie de la provoquer mais de l'encourager désormais, voire de la soutenir sincèrement. Il savait néanmoins qu'elle ne le croirait sans doute pas simplement et qu'il dut y mettre des preuves de sa bonne foi.

- Je n'ai pas de prix à vous soumettre, Ma Dame. Dussiez-vous en souffrir et du moins en estre destabilisée. Vous me parlez d'un peuple opprimé à qui vostre père, dans sa cupidité, veut enlever jusqu'au maigre fruit de son labeur. Labeur, faut-il le préciser, déjà exécuté en son nom ! Vous me parlez de souffrance de vos gens et vous me parlez de la compassion que vous éprouvez pour eux. Au nom de quoi, Ma Dame, vous réclamerais-je un prix pour vous aider alors même que c'est dans l'esprit de nostre Seigneur Le Christ de devoir aider celui ou celle par qui la compassion s'exprime ?! Je n'aurai pas de prix à vous soumettre, croyez-le bien.

Il fit signe à l'accorte serveuse avec un sourire charmeur et cette dernière s'empressa de les rejoindre.

- Ma bien bonne amie, fit-il, auriez-vous la bonté extrême de nous servir un vin de Vénétie ? Un Proscecco par exemple...

La donzelle sourit largement et s'exécuta. Elle leur versa le vin dans deux grande coupes de cristal et en tendit une à Fiorenza.

- Merci ma bonne Amie... Vous verrez que ce vin est des plus délicieux... Mais où en étais-je... Oui, vos malheureuses affaires... Qu'en est-il vraiment de cette révolte ? Avez-vous vent de son organisation ? De combien d'hommes dispose-t-elle ? A-t-elle une chance d'aboutir ? Dans le cas contraire, pensez-vous qu'il y ait encore une chance de convaincre vostre père ? Avez-vous songé demander audiance au Saint Siège pour qu'il intervienne ? On dit que certain Nonce, dont un Seigneur Evêque du nom de Tormes, aurait des penchants humanistes... Il saurait peut-être convaincre vostre père de ne point commettre l’irréparable.


Il avait conscience en édictant ces propositions qu'elles étaient iréalistes mais il eut besoin de les édicter pour orienter la discussion et avancer vers une solution.

- Dans le cas où rien ne serait plus possible... Qu'allez-vous faire Ma Dame ? Allez-vous vous placer aux côtés des insurgés ? Dans ce cas, et puisque cela semble fort dangereux, comme j'aime le danger et la beauté des actes, je veux bien combattre à vos côtés... Voyez-vous, je m'ennuyais ces derniers temps. Et il n'est rien qui me fasse d'avantage mal qu'un peuple dont on entrave la liberté. Si je devais y mourir, j'y laisserais mon nom pour la liberté et cela sera déjà bien belle chose... Cependant... Je n'aime pas l'idée de devoir mourir ailleurs que dans un lit, à fort bel âge, entouré de quelques donzelles et dans un dernier suprême playsir...

Il se tut, et sourit s'imaginant la situation...

- Et vostre domaine... Pesaro... Qu'en sera-t-il de lui ? La solution est peut-être bien sur son sol, Ma Dame. Là bas, vous y avez autorité. Peut-être pourriez-vous y héberger et protéger le plus d'innocent possible... Ce serait bien peu de chose, j'en conviens, mais voyez-vous, ce serait déjà beaucoup et qui sauve un homme sauve l'humanité toute entière, comme le disait souvent mon précepteur juif quand j'étais enfant. Un grand précepteur qui m'a appris de grandes choses sur les humanités. Je souhaite un tel enseignant pour mon fils Pietro-Luigi quand il sera en âge de raisonner... Bien... je pourrai vous aider, ayant pris part à cette révolte, à transférer des gens d'Urbino vers Pesaro... C'est ce qu'il me semble possible de faire... En dehors du fait de pouvoir essayer de soudoyer quelques évêques de mes amis... Cette aide n'aura pas de prix, Ma Dame... Pesaro restera à Gênes... Mais disons que certain vénitiens, dont je suis, pourrais ainsi, peut-être y circuler et y faire circuler leurs marchandises, à loysir et avec grand playsir, de façon moins regardante et stricte... et en vous permettant de profiter grandement de ce libre-échange... Qu'en pensez-vous ?

Il la scrutait.

- Mais peut-être et ne maitrisant pas tous les tenants et aboutissants de l'affaire, suis-je irréaliste ? Alors dans ce cas, vous voudrez bien oublier ce que j'ai dit et ne retenir que ma première proposition... Celle selon laquelle nous nous ébattrions, fort goulument et sauvagement, sur ceste table, en buvant bons vins et criant très fort pour emplir d'horreur les regards alentours et se divertir délicieusement de ceste provocation...
Conclut-il sur un ton sérieux et solennel...

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